Pour faire suite à la manifestation d'intérêt du Numéro Un de la Méca du forum, j'ai nommé Mister FRED, je prends l'initiative d'ouvrir ce petit post dédié aux moyeux à vitesses intégrées.
Je fantasmais depuis longtemps sur le Rohloff, hors de portée de ma petite bourse (même d'occase, ils perdent rarement plus du tiers de leur valeur à neuf...).
Je me suis donc rabattu sur la gamme Alfine de Shimano, concurrent low cost de la PME allemande.
Il en existe deux dans cette gamme:
- Le Alfine 8, qui baigne dans la graisse, et constitue une amélioration du Nexus, en plus haut de gamme.
- Le Alfine 11, à bain d'huile, qui est le haut de gamme à l'heure actuelle.
Il faut savoir qu'un part conséquente du marché du cycle allemand est équipé de ce genre de moyeux, qui présentent l'avantage d'un entretien quasi nul, de l'absence de pièces fragiles et proéminentes (dérailleurs...), ce qui les rend particulièrement adsaptés à un usage urbain quotidien.
Une petite recherche sur le net m'a convaincu que même s'ils ne sont pas prévus pour un usage VTT, les 409% de ratio de développement offrant une plage suffisante à mon avis pour la plupart des utilisations, et de la fiabilité de l'engin, de nombreux utilisateurs l'ayant adapté sur des VTT d'hiver sans souci.
Il a donc fallu rayonner une roue adapté. j'avais en stock une Rigida ZAC 19 en 700mm, et 36 trous, qui, si elle n'est pas des plus légères (590 grammes...), a l'avantage de présenter une largeur interne de 19 mm, lui permettant de tolérer des pneus de 28 à 62 mm de section.
Une bonne base polyvalente, donc.
Quant au choix du cadre, il s'est porté sur un RCZ 29" prévu pour disques seulement, en aluminium très basique.
Le choix d'un cadre VTT est rendu quasi obligatoire par la largeur du moyeu de 135mm, saud à forcer un peu un cadre route en acier.
Ces moyeux ont pour inconvénient principal d'être initialement prévus pour des cadres à pattes horizontales (réglage de la tension de chaine oblige), que je n'aime pas énormément, car il n'est pas toujours facile de centrer parfaitement la roue, et que, de plus, en cas de serrage insuffisant ou de gros choc, elle a quand même tendance à bouger.
On peut cependant également installer ce moyeu sur des cadres "classiques", à pattes verticales, en rajoutant un tendeur de chaine.
L'idée ne me plaisait cependant pas du tout, le but du jeu étant tout de même d'avoir un montage dépouillé, "façon single speed", afin de mettre enfin la pine à ces satanés coursiers parisiens qui ne rappellent quotidiennement que je me fais vieux, nom de Dieu.
Et expliquez moi l'intérêt de se passer de dérailleur si c'est pour le remplacer par un tendeur de chaine, hein, j'aimerais comprendre!
J'ai donc investi dans quatre pignon de 20 à 23 dents, et procédé par élimination. Avec les 23 et 22 dents, la chaine pendouillait lamentablement, et ô miracle de la persévérance, elle a trouvé une tension idéale avec celui de 21 dents.
L'affaire était dès lors faite, il restait à valider le montage lors d'un essai en terrain un peu valloné, ce qui a été fait dimancher dernier dans les petits raidillons du parc de Saint Cloud, boueux à souhait à la sortie de l'hiver, qui a permis de conclure que le moyeu intégré est vraiment idéal pour les terrains collants: chaine droite, et très haute par rapport au dérailleur, donc mieux protégée, pas de pièces proéminentes qui ramassent toute la boue, etc.
Le passage des vitesses est absolument instantané, ce qui est plaisant, et on n'a pas de mauvaises surprises.
Le moyeu a cependant la réputation d'être sensible à la tension du câble, à voir quand il aura quelques centaines de km au compteur.
Finalement, le montage m'a tellement plu que je me suis empressé de virer les gros boudins de VTT pour les remplacer par des pneus de 28 et en faire mon vélotaf. Résultat, le vélo peut grimper aux arbres facilement, et aussi rouler à 35 à l'heure si les cuisses suivent sur le plus grand développement.
Les coursiers de Paname n'ont qu'à bien se tenir!
Recommandations Shimano: respecter un rapport de 1,9 environ entre le nb de dents du plateau et celui du pignon.
Derniers points:
- J'avais une petite inquiétude quant à la rapidité de démontage de la roue arrière, en cas de crevaison notamment, du fait de l'absence de serrage rapide remplacé par un axe plein, en fait, aucun souci, la roue sort toute seule de son logement une fois les boulons dévissés, et il n'y a qu'à ôter le câble coincé dans une gorge au moyen d'une vis pour changer le pneu.
- Le montage sur un cadre à pattes verticales nécessite des petites rondelles anti rotation, qui se mettent entre les pattes du cadre et les boulons de serrage de l'axe du moyeu. Ce qui impose au cable d'arriver à l'horizontale le long des bases, et donc de passer sous le boitier de pédalier, endroit exposé en VTT.
En fait, en inversant les couleurs de ces rondelles (bleu à gauche et vert à droite), on décale de 35 degrés vers le haut l'angle de sortie du cable, et celui ci longe désormais les hauban droit, qui, sur un cadre "slopping", est presque dans l'axe du tube horizontal. Résultat, le montage du cable est beaucoup plus propre, sans courbures, et bien abrité. Nettement mieux, donc.
Une petite critique cependant: Au lieu de vendre le kit complet, Shimano vous propose royalement le moyeu seul, qui nécessaite impérativement au moins une manette spécifique (au moins pour le 11 vitesses), un kit de petites pièces de montage, et un ou plusieurs pignons. Ce qui fait un peu grimper la facture.
Une grosse critique: le seul entretien recommandé consiste en une première vidange au bout de 1000km, afin d'éliminer la limaille de rodage, et ensuite une vidange tous les deux ans ou 5000 km. Nickel donc, sauf que Shimano vend l'huile à 70 euros le litre. A ce prix là, l'achète de l'huile d'olive d'AOC, et elle est pas pour mon moyeu.
Je me suis donc empressé de violer allègrement les préconisations du constructeur (le moyeu n'est plu garanti, il dormait depuis trois ans dans mon atelier), et j'ai mis de l'huile de chaine pour conditions humides, beaucoup moins fluide. Ca marche tout aussi bien et c'est cinq fois moins cher. j'ai trouvé chez DCAT une petite burette d'huile très fluide, enconre moins cher, dont la viscosité correspond plus à celle de l'huile Shimano d'origine, cette huile constituera la base du régime alimentaire du moyeu.
J'avais une petite inquiétude pour les joints, censés être sensibles à certains composants des lubrifiants, pour l'instant, pas de souci de ce côté là.
ALIGATO SHIMANO!!!!!
Je fantasmais depuis longtemps sur le Rohloff, hors de portée de ma petite bourse (même d'occase, ils perdent rarement plus du tiers de leur valeur à neuf...).
Je me suis donc rabattu sur la gamme Alfine de Shimano, concurrent low cost de la PME allemande.
Il en existe deux dans cette gamme:
- Le Alfine 8, qui baigne dans la graisse, et constitue une amélioration du Nexus, en plus haut de gamme.
- Le Alfine 11, à bain d'huile, qui est le haut de gamme à l'heure actuelle.
Il faut savoir qu'un part conséquente du marché du cycle allemand est équipé de ce genre de moyeux, qui présentent l'avantage d'un entretien quasi nul, de l'absence de pièces fragiles et proéminentes (dérailleurs...), ce qui les rend particulièrement adsaptés à un usage urbain quotidien.
Une petite recherche sur le net m'a convaincu que même s'ils ne sont pas prévus pour un usage VTT, les 409% de ratio de développement offrant une plage suffisante à mon avis pour la plupart des utilisations, et de la fiabilité de l'engin, de nombreux utilisateurs l'ayant adapté sur des VTT d'hiver sans souci.
Il a donc fallu rayonner une roue adapté. j'avais en stock une Rigida ZAC 19 en 700mm, et 36 trous, qui, si elle n'est pas des plus légères (590 grammes...), a l'avantage de présenter une largeur interne de 19 mm, lui permettant de tolérer des pneus de 28 à 62 mm de section.
Une bonne base polyvalente, donc.
Quant au choix du cadre, il s'est porté sur un RCZ 29" prévu pour disques seulement, en aluminium très basique.
Le choix d'un cadre VTT est rendu quasi obligatoire par la largeur du moyeu de 135mm, saud à forcer un peu un cadre route en acier.
Ces moyeux ont pour inconvénient principal d'être initialement prévus pour des cadres à pattes horizontales (réglage de la tension de chaine oblige), que je n'aime pas énormément, car il n'est pas toujours facile de centrer parfaitement la roue, et que, de plus, en cas de serrage insuffisant ou de gros choc, elle a quand même tendance à bouger.
On peut cependant également installer ce moyeu sur des cadres "classiques", à pattes verticales, en rajoutant un tendeur de chaine.
L'idée ne me plaisait cependant pas du tout, le but du jeu étant tout de même d'avoir un montage dépouillé, "façon single speed", afin de mettre enfin la pine à ces satanés coursiers parisiens qui ne rappellent quotidiennement que je me fais vieux, nom de Dieu.
Et expliquez moi l'intérêt de se passer de dérailleur si c'est pour le remplacer par un tendeur de chaine, hein, j'aimerais comprendre!
J'ai donc investi dans quatre pignon de 20 à 23 dents, et procédé par élimination. Avec les 23 et 22 dents, la chaine pendouillait lamentablement, et ô miracle de la persévérance, elle a trouvé une tension idéale avec celui de 21 dents.
L'affaire était dès lors faite, il restait à valider le montage lors d'un essai en terrain un peu valloné, ce qui a été fait dimancher dernier dans les petits raidillons du parc de Saint Cloud, boueux à souhait à la sortie de l'hiver, qui a permis de conclure que le moyeu intégré est vraiment idéal pour les terrains collants: chaine droite, et très haute par rapport au dérailleur, donc mieux protégée, pas de pièces proéminentes qui ramassent toute la boue, etc.
Le passage des vitesses est absolument instantané, ce qui est plaisant, et on n'a pas de mauvaises surprises.
Le moyeu a cependant la réputation d'être sensible à la tension du câble, à voir quand il aura quelques centaines de km au compteur.
Finalement, le montage m'a tellement plu que je me suis empressé de virer les gros boudins de VTT pour les remplacer par des pneus de 28 et en faire mon vélotaf. Résultat, le vélo peut grimper aux arbres facilement, et aussi rouler à 35 à l'heure si les cuisses suivent sur le plus grand développement.
Les coursiers de Paname n'ont qu'à bien se tenir!
Recommandations Shimano: respecter un rapport de 1,9 environ entre le nb de dents du plateau et celui du pignon.
Derniers points:
- J'avais une petite inquiétude quant à la rapidité de démontage de la roue arrière, en cas de crevaison notamment, du fait de l'absence de serrage rapide remplacé par un axe plein, en fait, aucun souci, la roue sort toute seule de son logement une fois les boulons dévissés, et il n'y a qu'à ôter le câble coincé dans une gorge au moyen d'une vis pour changer le pneu.
- Le montage sur un cadre à pattes verticales nécessite des petites rondelles anti rotation, qui se mettent entre les pattes du cadre et les boulons de serrage de l'axe du moyeu. Ce qui impose au cable d'arriver à l'horizontale le long des bases, et donc de passer sous le boitier de pédalier, endroit exposé en VTT.
En fait, en inversant les couleurs de ces rondelles (bleu à gauche et vert à droite), on décale de 35 degrés vers le haut l'angle de sortie du cable, et celui ci longe désormais les hauban droit, qui, sur un cadre "slopping", est presque dans l'axe du tube horizontal. Résultat, le montage du cable est beaucoup plus propre, sans courbures, et bien abrité. Nettement mieux, donc.
Une petite critique cependant: Au lieu de vendre le kit complet, Shimano vous propose royalement le moyeu seul, qui nécessaite impérativement au moins une manette spécifique (au moins pour le 11 vitesses), un kit de petites pièces de montage, et un ou plusieurs pignons. Ce qui fait un peu grimper la facture.
Une grosse critique: le seul entretien recommandé consiste en une première vidange au bout de 1000km, afin d'éliminer la limaille de rodage, et ensuite une vidange tous les deux ans ou 5000 km. Nickel donc, sauf que Shimano vend l'huile à 70 euros le litre. A ce prix là, l'achète de l'huile d'olive d'AOC, et elle est pas pour mon moyeu.
Je me suis donc empressé de violer allègrement les préconisations du constructeur (le moyeu n'est plu garanti, il dormait depuis trois ans dans mon atelier), et j'ai mis de l'huile de chaine pour conditions humides, beaucoup moins fluide. Ca marche tout aussi bien et c'est cinq fois moins cher. j'ai trouvé chez DCAT une petite burette d'huile très fluide, enconre moins cher, dont la viscosité correspond plus à celle de l'huile Shimano d'origine, cette huile constituera la base du régime alimentaire du moyeu.
J'avais une petite inquiétude pour les joints, censés être sensibles à certains composants des lubrifiants, pour l'instant, pas de souci de ce côté là.
ALIGATO SHIMANO!!!!!