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    Les Sept-Majeurs... 2022.

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    2022 - Les Sept-Majeurs... 2022. Empty Les Sept-Majeurs... 2022.

    Message  emilpoe Jeu 4 Aoû - 11:57

    Salut,

    Déjà fait l'année dernière (ici), on a remis ça cette année avec Joann en 48 heures Smile
    Le récit à déjà été posté sur Cyclo-Cyclote...

    17 Juillet 2022.

    Il est cinq heures, on se prépare, café, thé, gâteaux, etc...
    Trois quart d'heure plus tard nous sommes en selle et roulons en direction de la vallée de la Maurienne.
    Joann est arrivé hier midi à Chambéry en train. Il a rejoint Montailleur à vélo dans l'après-midi. C'est lui l'instigateur du projet. Les 7-Majeurs nous les avons déjà fait l'an dernier avec Vincent, Pierre & Jacques en trois jours et en mode "sacochards". Cette fois-ci ce sera à deux et dans un délai de quarante-huit heures...
    La vallée de la Maurienne défile ses kilomètres. Je passe devant, pour montrer le chemin et pour calmer les ardeurs de mon camarade, le cyclo-jurassien a tendance a appuyer sur les pédales et Joann est capable de me faire les soixante kilomètres de liaison pour rejoindre Saint-Michel-de-Maurienne à plus de trente kilomètre-heure. Économisons-nous car devant il reste un léger détail : Le couple Télégraphe-Galibier, une broutille de trente-cinq kilomètres d'ascension...

    2022 - Les Sept-Majeurs... 2022. Hk841r
    Nos montures...

    C'est moi qui après mûres réflexions ai décider de démarrer notre défi à Cervières à mi-col d'Izoard et de faire étape du côté de Demonte en Italie.
    À Saint-Jean-de-Maurienne les cyclistes sont obligés d'emprunter la D-1006 (ancienne N-6) qui, bien que très fréquentée n'est pas désagréable à cycler. En effet, une large bande cyclable y est présente...
    À l'arrivée à St-Michel la première boulangerie est la bonne. Le plein est fait. Nous ne traînons pas, il faut rouler et prendre de l'altitude avant de subir les grosses chaleurs annoncées...
    Le Col-du-Télégraphe est monté à une allure de sénateur.

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    Au Télégraphe...

    À Valloire une petite pause boisson est faite. La sortie de la station est assez raide puis c'est huit bons kilomètres d'une pente moins soutenue qui nous mène à Plan-Lachat. Le vent est ascendant et pousse légèrement mais nous prive de courant d'air...

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    Plan Lachat...

    Les huit derniers kilomètres sont les plus durs, nous allons les faire chacun a notre rythme sans trop entamer nos ressources... Vu que les jambes tournent biens, je pars devant et arrive au sommet à treize heures pile.

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    Au Galibier, face à la Meige...

    Je me couvre, mange un morceau et attends Joann que je repère en contre bas à au niveau de l'entrée du tunnel. À son arrivée le coupe-vent est enfilé, la photo est prise et nos vélos plongent en direction du Col-du-Lautaret six-cents mètres plus bas...

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    Joann en termine...

    Le restaurent du col parait correct et puisque Joann doit faire valider un BPF pourquoi ne pas manger ici à la fraîche face à la Meige et ses glaciers plutôt que dans la chaleurs de la vallée.
    Le repas simple mais copieux fait du bien, il faut refaire le plein de calories...
    À deux heures et demi la route est reprise. C'est une très longue descente de plus de vingt-cinq kilomètres qui mène à Briançon, la plus haute ville de France (plus de 1200m). Là il reste dix kilomètres de montée pour rejoindre, à mi-col d'Izoard, Cervières et l'hôtel où nous avons réservé.

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    Peu avant Cervières...

    À dix-sept heures, après avoir bu une bonne bière et rangé nos machines dans le garage, le patron nous mène à notre chambre. Une douche, un peu de lessive, une petite "sieste"... Le repas est pris vers huit heures et à neuf heure et demi extinction des feux...
    Demain, c'est une grosse journée qui nous attend, demain c'est le premier acte des 7-Majeurs...


    18 Juillet 2022.

    Quatre heure et demi, debout !...
    Rapide passage aux toilettes, enfilage de la tenue puis direction la salle de restaurent où hier soir les patrons nous ont préparé un copieux petit déjeuné.
    Une fois rassasié, il faut s'occuper de nos montures, fixations des sacoches, plein des bidons, pression des pneus, contrôle de l'éclairage, etc...
    À six heure moins vingt nous prenons enfin la route. L'an dernier le col d'Izoard était gravit sous des trombes d'eau et c'est la neige qui nous avait accueilli au sommet. Cette fois-ci pas de risque, le ciel est clair et dégagé. Quel plaisir de rouler à cette heure matinale, pas ou peu de voiture, pas de motos et seulement un cyclo qui nous rejoint au sommet au col.
    À sept heure moins dix le sommet est atteint, nous grignotons un morceau en enfilant nos coupe-vents sans oublier de faire la photo-témoin du passage du premier col de notre périple.

    2022 - Les Sept-Majeurs... 2022. Wpxmhd
    Col d'Izoard...

    Dix minutes plus tard le cap est mis au sud vers la vallée du Guil. Un petit arrêt de principe à la Casse-Deserte, lieu remarquable par son côté minéral. Le reste de la descente se fait sans problème et Château-Queyras est ralliée vers sept heures et demi.
    À vielle-Ville, quelques kilomètres plus loin une boulangerie s'offre à nous, parfait pour faire le plein pour la journée. J'expédie illico deux croissants et me conserve deux pains aux raisins et une part de quiche-lorraine pour la suite. Pendant que Joann fini de ranger ses affaires je repère une fontaine et remplis mes bidons...
    À huit heure pile l'ascension du deuxième col de la journée débute. Le col d'Agnel c'est vingt-et-un kilomètres de bonheur. Un départ assez irrégulier, une partie centrale plus calme et un final costaud. J'adore ce col !...
    Quelques kilomètres avant Molines-en-Queyras deux cyclos nous passent, le premier assez sûr de lui, on peut lire "au revoir" sur l'arrière de son maillot, et un second qui tente de suivre...
    Joann monte a son rythme une centaine de mètres derrière moi. Après Molines, du côté de Pierre-Grosse, la pente se fait moins forte et mon camarade me rejoint. Les bidons sont de nouveau remplis à Fontgillarde, dernier hameau de la vallée...
    À sept kilomètres du sommet la route se cabre à nouveau...
    Nous rejoignons un des deux cyclos qui nous ont doublé plus bas. Il reste cinq kilomètres, je l'encourage mais il est cuit... Joann reprend son rythme et je prends un peu d'avance. Dans la partie la plus raide je dépasse deux sacochards (devrais-je dire "bikepacker" ? ) et me fais passer à mon tour par un gars qui monte assez fort...
    Après le refuge d'Agnel la route monte maintenant en lacet ce qui me permet d'apercevoir mon compagnon un peu plus bas...
    Le col est atteint à dix heure dix. Comme à l'habitude j'enfile mon coupe-vent, mange un morceau et prends la photo-contrôle. Joann arrive dix minutes plus tard.

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    Col d'Agnel...

    Le versant Italien est partiellement couvert, au loin on devine le col de Sampeyre, prochaine étape, dans les nuages...
    Les dix premier kilomètres de descente sont très raides et techniques. À Chianale nous quittons rapidement les vêtements chauds et fonçons vers la vallée...
    La petit bourgade de Sampeyre, départ du prochain col, est atteinte à onze heure et demi. Un court arrêt pour resserrer deux rayons de ma roue avant et l'ascension peut débuter.
    Les deux premiers kilomètres sont assez redoutables mais la bonne surprise vient du fait que le revêtement déplorable trouvé l'année dernière sur cette portion a été refait !...
    Avant la première épingle Joann est obliger de s’arrêter car sa pompe est en train de se faire la malle. Après l'avoir vu repartir je choisis de monter à mon rythme.
    J'avais gardé un souvenir mitiger de ce col mais aujourd'hui "il passe bien", l'allure est bonne et les lacets s'enchaînent bien.
    À mi-col je m'inquiète de ne pas apercevoir mon coéquipier lorsque je vois la route en contre-bas. Je fais une halte à un endroit où je vois une partie de la montée. Je mange un peu. Au bout de dix minutes toujours personne ne sort là-bas au loin, l'inquiétude me gagne quand soudain Joann arrive tranquillement à mon niveau, en bonne forme, il choisis de ne pas s’arrêter... Je reprend la route une centaine de mètres derrière lui, rassuré...
    Un peu plus haut, une source permet de remplir nos bidons. Il reste moins de cinq kilomètres, je choisi de finir à mon allure.
    C'est à deux heure moins dix que le sommet est atteint. J'aimerais y trouver un peu de calme mais entre une bande de quinquagénaires italiens à moto et quelques cyclos très bavard, c'est difficile. Après la photo je m'éloigne un peu et me force à manger la part de quiche achetée ce matin. Joann arrive dix minutes plus tard, je l'incite à manger...

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    Col de Sampeyre...

    On se promet une bière dans la vallée du côté de Stroppo et nous partons.
    Comme déjà remarqué l'année dernière cette descente est magnifique même si aujourd'hui le ciel est de plus en plus chargé de nuages...
    Si de grosses portions de route on été refait versant nord ce n'est malheureusement pas le cas de la descente, la vigilance est de mise...
    Grosse déception dans la vallée, l'établissement où nous comptions nous rafraîchir est fermé... Nouvel espoir déçu quatre kilomètres plus loin à Ponte-Marmora... Nous sommes lundi est tout est fermé... Tans pis...
    Les bidons sont encore un fois remplis à une fontaine et l'ascension du quatrième et dernier col de la journée commence, il est trois heures dix...
    C'est une demi-heure plus tard, à Marmora, que la chance nous sourit enfin, un petit bistrot, officiellement fermé mais ouvert (vive l'Italie ! ) nous permet de boire un verre ! Ce ne sera pas une bière, on évite en pleine ascension, mais un soda...
    Ces vingt minutes de pause font du bien...
    Le ciel se charge de plus en plus et on entend l'orage qui gronde sur le massif plus à l'ouest. Le col est au sud, ça devrait passer.
    Cinq kilomètres plus loin, à Tolosano un nouvel arrêt est fait au niveau de la dernière fontaine de la montée, une dizaine de minutes misent à profit pour manger un peu...

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    À Tolosano, nouvel arrêt...

    La montée du col de la Fauniera (en fait du col d'Esischie) se divise en quatre parties, la première en fond de vallée jusqu'à Marmora, la deuxième jusqu'à Tolosano, la troisième dans la forêt puis enfin le final. Les deux premières parties montent en moyenne à 6-7% puis le passage en forêt et le final à 7.5%. Par contre, cette troisième portion que nous attaquons maintenant est très irrégulière, la route y a subit de nombreux glissement de terrain et certains passages avoisinent les 20% mais sans jamais dépasser cent mètres de long. C'est sans doute à cause de cela qu'on raconte tout et n'importe quoi sur ce col. La Fauniera est un joli col de vingt-deux kilomètres avec une pente moyenne de 6.9%, point barre...
    Je choisis , comme l'an dernier, de passer ces fameux "raidards" pedibus, d'une part parce-que ça va aussi vite et d'autre part ça fait du bien aux pieds.
    À la sortie de la forêt, vu que les jambes tournent bien, je reprends mon allure. Joann monte à son rythme quelques hectomètres derrière moi...
    Le final est vraiment magnifique, le ciel continu de se charger et au loin le tonnerre gronde, l'ambiance est surréaliste...
    J'arrive au col d'Esischie à six heures dix. Nouvel arrêt. Joann est là dix minutes plus tard et file vers le col de la Fauniera mille cinq cent mètres plus loin...

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    Joann est là...

    Quelques longueurs derrière mon compagnon nous passons le col de Valonetto et arrivons ensemble au terme de cette belle montée, il est six heures et demi...

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    Col de la Fauniera...

    L'arrêt est court...
    La route plonge maintenant vers la vallée. Les dix premiers kilomètres sont très techniques et, bien qu'ayant fait de gros progrès, Joann n'y est pas très à l'aise. La suite de la descente lui convient mieux mais malheureusement, près de San Maurizio, c'est moi qui "tape" une pierre à l'arrière et crève par pincement. Un quart d'heure de réparation et nous repartons.
    À huit heures moins dix nous sommes à la Randoulina, l'hôtel réservé par Joann. Le patron nous reconnaît, c'est ici que nous avions mangé (et dormi pour ma part) l'an dernier.
    Après la traditionnelle douche on se retrouve devant un copieux et revigorant dîner.
    Sacré journée, quatre cols, cent soixante kilomètres pour six mille mètres de dénivelée... Et demain on remet ça...
    Les réveils sont réglés sur quatre heure et demi, il faudra rouler "à la fraîche" car il parait que chez-nous, c'est la canicule...


    19 Juillet 2022.

    Nous quittons l'hôtel à cinq heures vingt après un petit déjeuné préparé la veille par les patrons...
    Les dix kilomètres de faux-plat montants qui nous conduisent au pied du col de la Lombarde font mal aux cuisses...
    À six heures, à la sortie de Pratolungo l'ascension débute par une impressionnante série de douze épingles puis la route met le cap au sud. Mon compagnon me prévient tout de suite qu'il va monter à l'économie car la journée va être longue. Je prends un peu d'avance.
    La première partie de ce col est assez raide mais très plaisante, surtout qu'à cette heure matinale la circulation y est quasi nulle.
    Un arrêt "remplissage des bidons" me permet d'attendre Joann qui, à sa vitesse, gère bien son effort...
    De nouveau aux avant-postes je passe les deux derniers lacets de cette première partie puis avale tranquillement trois kilomètres de faux-plat montants puis à l'attaque d'une nouvelle série de lacets j'attends de nouveau mon équipier. Après avoir manger un peu nous repartons chacun à notre rythme...
    À quatre kilomètres du sommet, un peu las du "cui-cui" que fait ma transmission depuis ce matin je m'arrête pour huiler ma chaîne et pour faire quelques photos. Mon collègue jurassien en profite pour me passer...

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    À quatre kilomètres du sommet...

    Je repars tranquillement. Au loin le col est dans une sorte de brume de sommet, il ne fait ni chaud, ni froid, c'est assez agréable...

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    Le col de la Lombarde...

    À neuf heure moins vingt le sommet est atteint. Dix minutes plus tard nos montures plongent versant français pour une longue et belle descente de vingt kilomètres vers Isola...
    Là, c'est une boulangerie assez peu achalandée  que nous tentons de dévaliser avant de perdre un bon quart d'heure dans un bistrot à attendre qu'on veuille bien nous servir... Bref un arrêt de quarante minutes pour pas grand chose...
    Même punition quinze kilomètres plus loin à Saint-Étienne-de-Tinée où l'on perd presque une demi-heure à s'approvisionner...
    À onze heure et demi l'ascension de la Cime-de-la-Bonette débute enfin !...
    Les orages de la veille ont dus être assez violants, la route en garde les stigmates, les gens de l'équipement semblent être à pied d’œuvre plus haut...
    Nous débutons la montée ensemble jusqu'au Pra. Joann a des problème de chaussures et quand ses pieds "brûlent" il est contraint de marcher un peu.
    Je fais un premier petit arrêt, mon camarade arrive à pied. Il me rassure, une centaine de mètres suffisent pour que le "feu du pied" s'estompe...
    Mille mètres plus loin, à Bousieyas, je renouvelle l'eau de mes bidons. Au moment ou je repars Joann arrive, il me dit de filer, il va finir à son rythme.
    Il reste une quinzaine de kilomètres jusqu'au sommet. les jambes sont là, le moral est bon, j'accélère un peu. Les cinq kilomètres qui suivent Bousieyas sont les plus beaux, la route est superbement tracée, la vue est magnifique et la pente régulière et pas trop rude...
    C'est dans cette portion que je rejoins et double deux jeunes chargés comme des mules. L'un d'eux me rattrape et se met à discuter avec moi. Un gars très sympa qui fait son premier voyage à vélo. Au bout de quelques hectomètres je lui fait comprendre qu'il faut qu'il ralentisse car il est tout bonnement en train de se cramer à vouloir monter à mon allure chargé comme il est...
    Nouvel arrêt à une dizaine de kilomètres du sommet. Le friand au fromage d'Isola est rapidement avalé. Quelques lacets plus bas j'aperçois Joann qui roule tranquillement à son rythme. J'aperçois aussi mon jeune cyclo bavard arrêté et paraissant bien cuit...
    Un "bikepacker" qui monte à bonne allure le cul rivé sur sa selle me dépasse...
    Une heure vingt-cinq, il est temps de repartir. je traverse le fantomatique "Camp des Fourches", ancien campement militaire. Un kilomètre plus loin je me déporte sur la gauche pour voir la route en contre-bas. J'aperçois mon compagnon qui monte toujours sans soucis. Rassuré je repars de plus belle...
    Un peu plus haut je traverse un "chantier mobile", les gars finissent de déblayer la chaussée. Je les salue et les remercie pour leur travail.
    La pente est maintenant bien moins pentue mais l'altitude est là. La route passe au col de Raspaillon qui culmine à plus de 2500 mètres. Trois kilomètres plus loin c'est le col de la Bonette à 2700 mètres puis c'est le mur pour atteindre la cime à 2800 mètres...

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    Cime de la bonette...

    Il est deux heures et demi, une photo, le coupe-vent et demi-tour. Je m'arrête au col de la Bonette. Le ciel se couvre de manière inquiétante, je choisis de mettre ma veste de pluie et de "bâcher" ma sacoche. Je me force à manger car la journée est loin d'être finie...
    Depuis le col on peut apercevoir au moins trois kilomètres de route et à force de scruter je parviens à localiser mon compère à environ mille-cinq cent mètres plus bas...
    Il ne fait pas très chaud et quelques gouttes commencent à tomber. Joann arrive, je lui dis de laisser sa sacoche ici et d'aller pointer au sommet...
    L'opération est faite le plus rapidement possible et à trois heures vingt nous quittons le col sous la pluie et le tonnerre vers la vallée de l'Ubaye...
    En bas, à Jausiers il faut manger, il est quatre heures, le snack à l'entrée du village est fermé, au bar du centre "on ne fait pas de sandwishes" mais heureusement la crêperie du fond peut s'occuper de nous. Une crêpe, une gaufre, deux boisons sucrées, le tout en moins d'un quart d'heure. La superette du centre se charge de remettre un peu de victuaille dans nos sacoches et la fontaine de la place remet à niveau nos bidons ! Quatre heure et demi, la route est reprise. Nos arrêts s'améliorent...
    Il-y-a une chose qui ne s'améliore pas, c'est le temps, ça gronde à l'est, ça gronde à l'ouest et nous filons au nord... Va-t-on éviter les gouttes ?...
    Il reste quatre-vingt-cinq kilomètres pour rejoindre Cervières, dans le meilleur des cas nous y seront à dix heures mais il ne faut pas traîner. Je reste avec Joann jusqu'à Saint-Paul-sur-Ubaye, point de départ de l'ascension du dernier des 7-Majeurs, le col de Vars : Huit kilomètres à 8% avec des passages très raides.
    Joann gère sa montée comme il l'a très bien fait depuis ce matin. J'atteins le sommet à six heures dix. La photo est rapidement prise. Au restaurant du col, un ivrogne se fait mettre à la porte, j'hésite à rentrer mais je parviens tout de même à me faire servir un bon demi ! Enfin !...

    2022 - Les Sept-Majeurs... 2022. 2yy5as
    Col de Vars...

    Le ciel continu à se charger...
    Je profite du moment pour appeler l'hôtel d'Izoard, pour les prévenir de notre arrivée tardive, pas avant dix ou onze heures...
    Joann arrive à son tour et à six heures et demi nos machines filent vers Guillestre et la vallée de la Durance...
    La descente se fait rapidement mais sans prendre de risque. On se retrouve sur la grosse N-94 à sept heures et quart. La circulation y est très importante. Il reste quarante kilomètres...
    Joann suit bien mais peine dans les légères côtes. Ses pieds le font souffrir. Un arrêt du côté de Pra-Reboul lui permet de se déchausser un peu...
    Quelques kilomètres plus loin c'est la côte de l'Argentière-la-Bessée, juste trois kilomètres qui paraissent bien ridicules en comparaison de tout ce qu'on vient de gravir, mais c'est là qu'un bon vent descendant choisit de nous frapper de plein fouet ! Incroyable à cette heure là ! Il-y-a du y avoir de violents orages plus haut...
    Joann décroche tout de suite, je choisis de l'attendre au sommet de cette fichue côte.
    En haut, arrêté à un abris-bus je mange un peu en attendant. Soudain un message de mon compagnon : "continu seul, je me refais une santé et j'arrive. à plus"... Bon... Je réponds "ok, à plus" et je file...
    Il est huit heures et demi, il reste vingt-deux kilomètres, c'est peut-être encore jouable pour arriver a dix heures...
    Le vent est toujours aussi gênant. À Saint-Martin-de-Queyrières je choisis de prendre la "Routes des Espagnols", alternative à cette N-94 qui me devient insupportable. C'est un bon choix, il reste le vent mais la circulation y est quasi nulle...
    Briançon est ralliée à neuf heures dix. Je m'arrête et sans descendre de vélo je me ravitaille une dernière fois. Il reste dix kilomètres à 4% de moyenne...
    Le vent se calme, les orages ont dus cesser... J'y pense, mais on est passé à travers les gouttes ! Je rigole tout seul sur ma randonneuse.
    Petit à petit la nuit se fait plus noire, la circulation plus calme, une grange sensation de solitude et de bien-être m’envahis... Putain ! On a réussit !... Je me marre tout seul sur mon vélo...
    Mon téléphone sonne, un message... Je suis à moins de trois kilomètres du but, je lirais ça plus tard...
    Puis des lumières, des maisons, Cervières !... Un son de cloche, le clocher sonne dix heures !...
    J'arrive à l'hôtel à dix heures une. Le message reçu est de Joann : "Je suis à Briançon, je bois une bière et j'arrive !"... Bon, et bien moi aussi, "Patronne, une pression s'il vous plaît".
    Le doux breuvage avalé, je file prendre une douche et me changer.
    De retour au restaurant, la gérante me demande si une grosse omelette conviendrait, je réponds que oui et que pour patienter je reprendrais bien une autre bière...
    Par la fenêtre j'aperçois une petit lumière au loin, ça c'est mon jurassien qui en termine. Il est onze heures. Je saute sur mon vélo et descends au garage le rejoindre. Nous rangeons nos machines et montons nous restaurer...
    Tout en dévorant notre méga-omelette les patrons sont venus à notre table nous questionner sur ce périple à leurs yeux incroyable. Ils semblent vraiment admiratifs et nous avons beau leur expliquer que c'est à la portée de n'importe quelle personne saine et correctement entraînée ils refusent de nous croire... Dont acte, nous seront donc les héros de la soirée...
    "Et demain ? Vous partez tôt ?"
    Hola ! Les héros sont fatigués, le petit déjeuner à sept heures et demi et le départ quand on sera près...

    20 juillet 2022.

    Il est sept heures quand j'ouvre les yeux. Je me lève et me prépare...
    Aujourd'hui c'est le retour à la maison. J'avais tracé un itinéraire différant que celui de l'aller par le Lautaret, le Bourg-d'Oisan et le col du Glandon mais je pense qu'un retour au plus court Lautaret-Galibier m'ira très bien...
    Joann a prévu de rentrer via la vallée de la Durance puis de remonter via Grenoble et Chambéry... Le sentant un tantinet dubitatif je lui propose de m'accompagner et de passer la nuit chez-moi. L'hésitation est assez courte, nous passerons le Galibier ensemble tout à l'heure...
    À sept heures et demi un copieux petit déjeuner nous est servi dans la salle de restaurent. Retour à la chambre pour finir de nous préparer et descente au garage pour s'occuper de nos montures...
    Il est neuf heures et quart, nous plongeons vers Briançon. La cité est atteinte un quart d'heure plus tard. La circulation y est impressionnante.
    Rapidement la D-1091 qui mène au col du Lautaret est prise. Le flot d'automobiles y est ininterrompu jusqu'au Monêtier, cinquante minutes dans un trafic quasi urbain, l'horreur !...
    Nous aurions du partir deux heures plus tôt...
    Après Monêtier-les-Bains, la situation s'améliore, la circulation est toujours importante mais plus fluide et moins gênante...
    Au col du Lautaret nous décidons à l’unanimité de boire un coup à l'endroit même où nous avions manger à l'aller. Joann est interpelé par un sympathique cyclo britannique au sujet de son matériel et principalement de sa sacoche, une Carradice... Et on dit que les français sont chauvins...
    Après vingt minutes de pause il faut se résoudre à attaquer le gros morceau de la journée, les huit kilomètres d'ascension du col du Galibier. Nous faisons les deux premiers kilomètres ensemble puis chacun se cale sur son rythme habituel. La montée est plaisante, les jambes vont bien et je me surprend même à remettre du braquet...
    Je crains le dernier kilomètre car de mémoire je sais qu'il est beaucoup plus raide mais finalement il passe bien et j'arrive au col relativement frais...
    Le sommet est bondé, je trouve un endroit un peu au calme, c'est toujours vers le mur sud. Les kékés sont tous agglutinés devant le panneau sommital à faire des "selfies"... Navrant...
    Je préfère admirer la Meige, les Écrins et le peu de glaciers qui leur reste...
    Un jeune et jovial cycliste m'aborde et me complimente, il dévore des yeux ma randonneuse et m'abreuve de questions, quelle marque, quel acier, etc... C'est un passionné, il s'est fabriqué un cadre du côté de Roubaix chez le cadreur La-Fraise. Lui aussi est surpris et même choqué du nombre de motards et de bagnolards tout au long de la montée...
    Joann arrive à son tour...
    Inutile de s'attarder plus ici, nous plongeons dans la vallée...
    À Valloire, il faut se restaurer, il reste encore un peu plus de quatre-vingt kilomètres. Nous poireautons sur la terrasse d'un établissement de "restauration rapide" (oxymore ? ) où je fini par ingurgiter une espèce de croque monsieur "micro-onde" heureusement poussé par une bonne pression...
    Inutile de s'attarder ici non plus...
    Les cinq kilomètres du col du Télégraphe se font chacun à notre rythme. Au sommet, je me pause près de la fontaine et renouvelle l'eau de mes bidons.

    2022 - Les Sept-Majeurs... 2022. S9xb1j
    Col du télégraphe...

    Cinq minutes plus tard Joann fait de même...
    Sans tarder et en ayant conscience que nous allons  subir de plein fouet cette canicule nous plongeons dans la vallée en direction de Saint-Michel-de-Maurienne...
    Les soixante cinq kilomètres restants n'ont pas grands intérêt mais on peut dire qu'ils sont pénibles et éprouvants... Une succession d'arrêts fontaine et de vaine recherche de bistrot... Nous finissons tout de même par en dégoter un à Randens où la bière dont nous rêvions devient enfin réalité !... Joann profite même de l'arrêt pour refixer sa sacoche avant avec l'aide d'un sympathique artisan plombier...
    Les quinze kilomètres restants sont avaler assez rapidement. À sept heures vingt la dernière étape du périple est bouclée...
    Un demi-heure après notre arrivée une belle averse d'un bon quart d'heure vient rafraîchir l'atmosphère...
    Des amis sont présent à la maison ce soir. Nous passons une bonne soirée autour d'un bon repas en terrasse...
    ...
    Voilà, c'est fait...
    J'y ai pris beaucoup de plaisir. Je sais maintenant qu'en s'économisant on peut aller loin...
    Qu'en gérant bien son alimentation on peut durer dans l'effort...
    Qu'en ne se mettant jamais "dans le rouge" on peut y prendre beaucoup de plaisir...
    ...
    "Vive la bicyclette !" comme aurait dit le Docteur James Ruffier.


    Dernière édition par emilpoe le Sam 6 Aoû - 10:30, édité 1 fois
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    2022 - Les Sept-Majeurs... 2022. Empty Re: Les Sept-Majeurs... 2022.

    Message  Denis91 Jeu 4 Aoû - 13:40

    J'adore ces beaux récits jaime!

    Merci Maurice chapeau!
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    2022 - Les Sept-Majeurs... 2022. Empty Re: Les Sept-Majeurs... 2022.

    Message  raph4 Jeu 4 Aoû - 16:57

    Coucou,

    Eh bien ce fut un sacré périple et bien narré qui plus est, chapeau chapeau!

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    Message  schlegel Jeu 4 Aoû - 22:15

    superbe récit, chapeau!
    ça donne vraiment envie!
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    Message  Teutates Ven 5 Aoû - 8:35

    Très beau récit suuper!
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    Message  Papy_Jim Lun 8 Aoû - 7:52

    Superbe suuper!

    Du coup, je regrette encore plus de ne pas avoir été des vôtres sgronf!
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    Message  9Santi Lun 8 Aoû - 14:40

    Super aventure! Magnifique Post!
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    Message  37Traxx Mar 9 Aoû - 0:05

    Bravo pour ce parcours et merci pour ce partage !!! Hâte de le faire Wink
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    Message  emilpoe Mar 9 Aoû - 11:49

    Salut,

    Merci Smile
    Papy_Jim a écrit:...Du coup, je regrette encore plus de ne pas avoir été des vôtres sgronf!  
    On ne peut pas tout faire, toi t'as fais la R.A.F Wink
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    Message  sebkeita Mar 9 Aoû - 13:26

    Bravo et merci pour le partage, c est très inspirant

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    Message  Papy_Jim Mar 9 Aoû - 15:00

    emilpoe a écrit:Salut,

    Merci Smile
    Papy_Jim a écrit:...Du coup, je regrette encore plus de ne pas avoir été des vôtres sgronf!  
    On ne peut pas tout faire, toi t'as fais la R.A.F Wink
    Ce n'est pas faut ! Mais je suis gourmand héhéhé!
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    Message  rouletoujours Ven 12 Aoû - 22:03

    happybidon Bravo les amis pour ce jolie périple de 48h + aller retour jusqu'à Montailleur! happybidon ,

    On voyage avec vous au rythme de vos randonnées cyclistes!

    Encore bravo, et vous salue tous deux en attend avec impatience le prochain récit....

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