Histoire du cyclotourisme en trois tomes par Raymond HENRY

Pour Noël mes enfants ont eu la bonne idée de m'offrir "L'histoire du cyclotourisme" en trois tomes. Cette collection a été écrite par Raymond HENRY, considéré comme l'historien de la Fédération française de cyclotourisme, un enseignant qui posséde une excellente plume.



Cet historique a été découpé en trois parties qui sont éclairantes sur l'évolution du cyclotourisme. Le premier tome de la création à la seconde guerre mondiale, le second à la période de ce qu'on peut appeler "L'âge d'or du cyclotourisme", et le dernier de 1956 à nos jours.

J'ai terminé le tome un et j'avoue que je me suis régalé car les bouquins bien écrits ça commence à se raréfier. L'auteur explique la naissance du mouvement cyclotouriste sous l'impulsion de Paul de VIVIE dit VELOCIO, mouvement qui va longtemps être l'objet d'une guerre entre partisans du sport et partisans du tourisme, querelle arbitrée par le Touring club de France qui scellera une alliance scélérate avec l'union vélocipédique française, tandis que les puristes se regroupaient sous la bannière de la fédération française des sociétés cyclotouristes. Guerre de tranchée qui va durer quelques années.






On apprend dans la bouquin comment sont nés les AUDAX, les diagonales et comment se sont développés les brevets. On y parle aussi  des constructeurs. L'aspect technique est évoqué surtout sous le prisme du débat qui oppose les partisans de la polymultipliée, c'est à dire tous les mécanismes apparentés au dérailleur et les ayathollas du retournement de roue.

L'auteur explique comment ce souci d'obtenir un vélo capable d'accomplir de longues randonnées en évitant la fatigue du cycliste a conduit à fabriquer des bicyclettes légères et performantes qui n'avaient pas d'équivalent en Europe et nous étaient enviées par les autres nations.



J'ai appris beaucoup de choses en lisant ce tome, et je vous recommande sa lecture. Ces ouvrages sont disponibles uniquement à la boutique de la fédération française de vélo. Le premier tome  coûte 45 euros, le second 40 et la trilogie 115 euros + frais de port.

Le seul regret est que les ouvrages soient disponibles uniquement avec une couverture souple, ce qui empêche de bien les conserver sur la tranche, mais je pense que ce sont des bouquins qui dans quelques années se raréfieront et qu'il est bon d'avoir dans sa bibliothèque.

le fanion du club indépendant bordelais , je me demande si Verdeun n'est pas derrière tout ça car les trois croissants entrecroisés c'est son logo


https://www.velovintageagogo.com/t21498-velo-verdeun-bordeaux

Bonjour,
Voilà une excellente lecture. Je me suis procuré ces 3 livres lors d'un passage au gîte fédéral d'Aubusson d'Auvergne il y a 2 ou 3 ans. La lecture en est passionnante (pour celui qui s'intéresse au cyclotourisme) et la suite de conflits est surprenante. Ce n'est sans doute pas terminé quand on voit ce que l'actuelle Présidente a fait de la FFCT pour la transformer en FFVélo (pour tous les possesseurs de vélo, en racollant même les vélos cargos : se référer à la vidéo de propagande !). Voir les dégâts constatés lors de la récente Semaine Fédérale : majorité de vélos à moteur ! !
Quand au logo des RAA il n'y a aucun vélociste derrière (ni devant) il s'agit tout simplement (mais les moins bavards l'avait compris) du logo de la ville de Bordeaux.

au temps pour moi , je n'avais regardé que le blason

Loïc49 a écrit: il s'agit tout simplement du logo de la ville de Bordeaux.

On le retrouve d'ailleurs aussi sur certains maillots historiques des girondins aux côtés du fameux et iconique scapulaire...

Loïc49 a écrit:
Quand au logo des RAA il n'y a aucun vélociste derrière (ni devant) il s'agit tout simplement (mais les moins bavards l'avait compris) du logo de la ville de Bordeaux.

Oh le tacle !

au moins je saurais d'ou vient le logo Verdeun

Merci pour cette recommandation de littérature.

Qu'est-il advenu de la collection de Raymond Henry sur le cyclotourisme après sa disparition ?


Morvil

Morvil a écrit:Merci pour cette recommandation de littérature.

Qu'est-il advenu de la collection de Raymond Henry sur le cyclotourisme après sa disparition ?


Morvil

Deux hypothèses : la première c'est qu'il en ait fait don à la fédération, la seconde est qu'elle soit arrivée dans les mains de ses héritiers. Compte tenu du profil du rédacteur, je ne pense pas que les héritiers aient tout bazardé.

J'ai lu l'article très intéressant sur la collection dans la revue "Bicycle Quarterly".

Ce serait bien que la collection soit conservée dans son intégralité. Cette vie de collectionneur ne doit pas se perdre.

Je viens d'achever la lecture du tome 2, consacré à la période 1939-1955.
La guerre va favoriser la pratique du vélo, en dépit de la rareté de certains accessoires comme les pneus, et les cyclotouristes vont pouvoir continuer à pédaler, parfois en profitant de leur randonnée pour aller au ravitaillement.
Beaucoup de cyclos et de dirigeants disparaitront pendant la guerre.
A la libération les restrictions se prolongent et le cyclotourisme gardera quelques années ses lettres de noblesse, passant à 20000 pratiquants, chiffre qui décroitra rapidement pour descendre à 10000 dans les années 50. On comprend mieux pourquoi il est difficile de nos jours de trouver une randonneuse de cette période. La période d'après guerre scellera la paix avec l'U.V.F. rebaptisée F.F.C., tandis que la FFSC se voyait devenir la fédération française de cyclotourisme.
Quelques querelles internes verront le jour avec les cyclosportifs, pratique qui s'est développée durant la guerre, qui introduisent une notion de compétition là où les traditionnalistes veulent conserver l'esprit touriste.
De là vient certainement l'interdiction du port des tenues de compétition pour les cyclos, qui continueront à arborer le look "scout de France".
L'après-guerre sera marquée également par des dissensions au sein de la fédération, pas toujours bien gérée.
Le récit est toujours aussi passionnant, et j'ai appris énormément de choses qui entrent souvent en résonance avec les évènement historiques.
Demain j'attaque le tome 3.

j'avais récupéré des Historia à la première Randoise de Paolo dans une boîte à livres
la guerre n'a pas affecté que le cyclotourisme boosté depuis les congés payés , mais comme tu dis pour les ravitos ...
à par les gazogènes , fallait faire une soixantaine de bornes pour se ravitailler à vélo aller retour en moyenne depuis paris , et fallait rentabiliser les courses , mais ce qui a été flagrant ce sont les vols de vélos , et le marché noir qui a tourné autour, il y avait pénurie , un peu comme nos véhicules neuf à l'heure actuelle et il y avait une forte demande , ainsi que les pneus et ça a perduré avec les bons bien après guerre ...

donc je me méfie tout de même lors de témoignages de vélos de la famille retrouvés dans la grange planqués à cette période

j'ai de la chance en ce moment dans les boites à livres , je tombe sur cette période et ça se recoupe livre après livre

mais ce qui a été flagrant ce sont les vols de vélos , et le marché noir qui a tourné autour, il y avait pénurie , un peu comme nos véhicules neuf à l'heure actuelle et il y avait une forte demande  , ainsi que les pneus et ça a perduré avec les bons bien après guerre ...

donc je me méfie tout de même lors de témoignages de vélos de la famille retrouvés dans la grange planqués à cette période  

j'ai de la chance en  ce moment dans les boites à livres , je tombe sur cette période et ça se recoupe livre après livre
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ans a été bombardé
Parfois pour comprendre la grande histoire, il faut connaitre la petite histoire et avoir vécu dans des régions où le contentieux avec les allemands est bien connu.
Pendant la première guerre mondiale, le Nord et l'Est de la France ont été occupés par les allemands. On ne parlait pas encore de nazis mais les prussiens n'étaient pas des enfants de coeur. Dans le village de mes grands parents, dans les Ardennes, on trouve sur le monument aux morts les noms de vingt sept villageois fusillés par les allemands, simplement pour répandre la terreur.
Dans la zone occupée, les allemands réquisitionnaient les métaux pour leur industrie de guerre, et pour ça perquisitionnaient les maisons d'autorité.
Mon grand-père qui avait dix ans en quatorze me racontaient que dans son village des Ardennes, ils voyaient passer les sangliers mais ne pouvaient pas les tirer car les allemands avaient confisqué les armes de chasse. Si tu veux te documenter sur cette période je te conseille l'ouvrage de Marc BLAMPAIN "Quand Guillaume II gouvernait de la Somme aux Vosges".
Donc il ne faut pas s'étonner que dans ces régions là on ait rapidement compris que tout ce qui présentait un intérêt pour l'occupant devait être mis en sécurité.
En quarante pendant l'exode les allemands n'ont pas fait preuve "d'une Korrection à toute épreuve" comme on a voulu le faire croire. Ma mère qui avait neuf ans pendant l'exode a été bombardée par les stukas, et les allemands ont allégrement pillé les régions qu'ils traversaient, et pas pour voler des produits de première nécessité.
Dans ces conditions, comment s'étonner que les français aient dissimulé des objets dont ils savaient bien qu'ils étaient convoités par l'occupant ? Si tu fais allusion à l'Helyett de Rocky, pendant la guerre on a obligé les gens à peindre en blanc le garde boue arrière, à installer des plaques d'immatriculation, toutes choses dont on trouverait la trace s'il avait été utilisé pendant le conflit.
Alors pourquoi ne pas le remettre en service aussitôt après la guerre ?
Dans le village de mon oncle une compagnie allemande s'est débandée et a abandonné tous ses vélos, qui ont fait le bonheur des villageois. Il était plus facile d'utiliser ceux là, d'autant qu'on pouvait certainement trouver des pneus, que de remettre en service un vélo français.
Voilà pourquoi dans ces régions là on trouve encore de nombreuses choses dissimulées. Un brocanteur de mes amis avait trouvé une collection de militaria dans une maison dont une pièce avait été murée pour la dissimuler, car les allemands étaient assez friands de ça. Même si ces histoires commencent à se raréfier, elles ne relèvent pas du fantasme.

Robur a écrit:Si tu fais allusion à l'Helyett de Rocky, pendant la guerre on a obligé les gens à peindre en blanc le garde boue arrière, à installer des plaques d'immatriculation, toutes choses dont on trouverait la trace s'il avait été utilisé pendant le conflit.

Surtout qu'ici l'historique de la "récupération" et la Dame à l'origine est au dessus de tout soupçon...
Tout s'était passé à l'époque via le site des uncles bike.... J'avais eu un sacré bol... Une petite annonce apparue sur l'un des sujets adéquats du site... Une dame d'un âge certain qui venait de s'inscrire sur le forum spécialement pour présenter l'histoire de ce vélo ressorti d'outre mûr de la maison qu'elle avait achetée... Vélo retrouvé aux côtés de photos familiales... Elle ne cherchait pas à le vendre... Simplement à l'offrir à personne qui en prendrait grand soin.... J'eus simplement la chance d'être sans doute le 1er à découvrir son message et chance encore plus importante, alors que ce n'était point ma zone géographique, que mon beau-frère et ma frangine puissent avoir pied à terre sur son secteur et en plus s'y trouvaient alors... La discussion qui s'en était suivie avait fini par la convaincre.... Elle a été la plus heureuse quand je lui ai envoyé les photos du périple sur le chemin des Dames.... Donc vraiment il n y a aucune raison je pense de "mettre" en doute sur ce coup sa version des faits... Sa démarche promptement désintéressée et non mercantile plaide complètement pour une véracité absolue quant à cette résurrection ! La seule chose à laquelle elle tenait c'était que celui qui le récupérerait n'en fasse pas un objet de revente et qu'il le fasse reprendre la route... Voilà tout !

Je crois que tout doit y être encore raconté avec force détails... Je n'en fais ici qu'un maigre résumé explicatif ! je vous "invite" à aller y jeter un coup d'oeil...

Néanmoins sur le Helyett il y a bien disque blanc à l'arrière et j'avais oublié "petit détail" trouvé à l'époque dans le cintre en retirant l'une des poignées : un doc attestant du paiement taxe pour 43 44 46 47..... A minima les proprios même l'ayant caché pouvaient y avoir accès jusqu'en 1947.... Et s'il n'a pas été emmuré avant cette dae pour quelles raisons l'a t on caché par la suite avec ces fameuses potos?!?

Rocky Volcanos a écrit:Néanmoins sur le Helyett il y a bien disque blanc à l'arrière et j'avais oublié "petit détail" trouvé à l'époque dans le cintre en retirant l'une des poignées : un doc attestant du paiement taxe pour 43 44 46 47..... A minima les proprios même l'ayant caché pouvaient y avoir accès jusqu'en 1947.... Et s'il n'a pas été emmuré avant cette dae pour quelles raisons l'a t on caché par la suite avec ces fameuses potos?!?

planqué en 44 , déclaré volé ou réquisitionné en 45 pour ne pas payer une taxe inutile et ressorti à la libération , c'est la chose la plus plausible ,  il aurait passé peut être presque deux ans muré entre deux paiement de taxes

ah mince faudrait déplacer ça dans le Helyett

Tuas bien raison King.... Ne polluons pas ce chouette sujet avec la Miss !

Je viens de terminer le tome 3, bouclant ainsi la trilogie.
Historiquement, la période couverte (1956 à 2016) devrait être la plus intéressante, puisque après ce qu'on a appelé "l'âge d'or" de la fin de la deuxième guerre mondiale, le cyclotourisme a sombré au fond de la vague (6000 licenciés seulement), pour remonter à 100000 à la fin du vingtième siècle. Encore faut-il nuancer ces chiffres car pour une raison que l'auteur n'explique pas, il semble que les clubs ne déclaraient pas tous leurs licenciés.
Cette période là n'est certainement pas la moins intéressante mais on a le sentiment que l'histoire du cyclotourisme pendant ces 50 années se résume aux querelles de personnes au sommet de la fédération.
M'enfin, c'est l'histoire et elle est comme ça.
On trouvera tout de même quelques anecdotes intéressantes, des photos inédites de cyclotouristes en action.
Personnellement je pense que cette trilogie est digne de figurer dans toutes les bibliothèques d'amateur de randonneuse.
Une idée de cadeau de plus. C'est bientôt la Saint Valentin....