Salut,
À l'origine une rencontre du forum voisin (Cyclo-Cyclote) mais vu que deux Gogo (mézig et rouletoujours) y participent je partage ici aussi
Une balade jurassienne...
Jeudi 27 mai 2021.
Adrien est arrivé vers dix-sept heure chez-moi. Il appréhende de la balade prévue, il n'a pas assez d'entraînement, à peine cinq-cent kilomètres, il doute, il est inquiet...
Je suis inquiet aussi mais pour une autre raison, ma compagne est malade et la seule réponse de son médecin est d'aller passer un test avant de consulter... Curieuse nouvelle médecine...
Vers vingt heure, à son retour, je suis rassuré.
Le réveil est réglé sur cinq heures...
Vendredi 28 mai 2021.
Comme toujours avant une grosse sortie la nuit n'a pas été très reposante... Un café, quelques tartines, les sacoches prennent places sur nos montures et à six heures pétantes nos deux randonneuses s'élancent enfin.
Le temps est beau et d'après Météo-France ça devrait durer.
Pas de problème pour rejoindre Chambéry où nous retrouvons Daniel qui bien sûr fait parti de la balade. Première courte pose. Dans la roue du "régional de l'étape" la capitale savoyarde est rapidement traversée. La piste cyclable empruntée maintenant longe en partie la Leysse, rivière locale, jusqu'au rives du plus grand lac de France, le Bourget. Petite halte pour refaire de l'eau. Adrien semble apprécier l'Antésite, il m'en redemande...
La route s'incline maintenant jusqu'à l'entrée de la galerie de secours du Tunnel-du-Chat. Ce boyau de béton construit suite à la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc a été prévu pour permettre le passage des vélos.
Profitant de la vue sur le lac un premier casse-croûte s'impose.
Surgit alors un cycliste chevauchant une machine de course en carbone et arborant une tenue digne d'un coureur professionnel. Il se met à véritablement dévorer des yeux nos trois randonneuses ! "C'est un vélo comme ça qu'il me faut ! . Après lui avoir vanté les qualités de l'acier nous reprenons la route en sa compagnie.
Roulant un peu en arrière du groupe, notre nouveau compagnon se laisse décrocher jusqu'à ma hauteur, en blaguant je lui dit qu'a cause de ma casquette je doit rouler moi vite, il me répond : "Ah oui ! C'est une casquette comme ça qu'il me faut aussi ! " Puis soudain il s'arrête en nous souhaitant bonne route... Curieux personnage...
Billième traversée, la route descend puis rejoint les bords du Rhône qu'elle traverse à Culoz.
Daniel assure le train. Adrien semble à la peine, les kilomètres commencent à peser...
L'allure se modère, quelques arrêts grignotage, quelques remise à niveau des bidons...
Nous décidons de manger avant d'attaquer la montagne. Le premier restaurant sera le bon. Ce sera du côté de Vouvray, un bon plat de pâtes et une heure de pose remettent Adrien sur pied...
La reprise se fait en descente pour rejoindre et traverser Châtillon-en-Michaille. Là, une petite route plonge dans la forêt en contre-bas de la cité. Au début goudronnée, puis de moins en moins, puis plus du tout... Je suis confiant mais je sens que mes compagnons le sont moins. Arrivé en premier au pont qui enjambe la Valserine un pêcheur me rassure sur l'état de la chaussée de la rive opposée.
La route s'élève, les deux premiers kilomètres sont assez raides, un peu moins pour rejoindre Montanges puis elle aplatie avant de se cabrée de nouveau après Champfromier. Adrien va mieux, mentalement il a décidé d'aller jusqu'au bout, il se cale sur un rythme assez lent mais régulier. Daniel est aux avant-postes tirant à son habitude un braquet de costaud de près de quatre mètres.
Daniel au sommet de Champfromier...
Au sommet le passage à l'autre versant se fait par un tunnel. Une légère descente nous conduit à Giron. Là, courte pose et remplissages des bidons dans les sanitaires publiques.
La route s'incline à nouveau et c'est en danseuse que nous quittons la petite station jurassienne. La route est une ancienne piste forestière qui à été goudronnée, irrégulière, bordée de sapins, longeant un fin cours d'eau elle nous mène à la Pesse. En attendant Adrien, Daniel et moi causons avec un autochtone. Notre compagnon arrive, pose sa Routens, marche un peu, s'étire, grignote une barre de céréale et se remet en selle. La route s'incline de nouveau mais cette fois dans le sens descendant !...
Le prochain village, les Bouchoux, est ce que l'on appelle un BPF-BCN. Adrien et moi, licencié FFCT, devons y faire valider notre passage par le tampon d'un commerçant ou, s'il n'y en a pas, par une photographie de notre monture devant le panneau de la localité. Au centre du village il y a bien un hôtel mais il n'est pas ouvert. Une passante nous indique une épicerie un peu plus bas sur la route de Saint-Claude. Celle-ci est fermée mais devrait ouvrir rapidement. Pendant l'attente j'essaie de prévenir le camping que nous serons finalement trois, mais personne ne répond. L'employé arrive enfin, les cartons préparés sont tamponnés et vu que l'établissement fait aussi bistrot, nous buvons un verre avant de reprendre la route...
Une légère remontée pour rejoindre la D-124 puis une dizaine de kilomètres d'une magnifique descente récupératrice. Saint-Claude est rejoint et traversée de part en part. Curieusement cette ville que nous pensions éteinte est pleine de vie, les terrasses sont remplies et les rues y sont agréables.
La D-437 qui doit nous mener à Château-des-Prés est facilement trouvée. Une nouvelle longue montée commence avec, certes, de plus faibles pourcentages mais d'une quinzaine de kilomètres tout de même...
La longue montée vers Château-des-Prés...
C'est groupés que nous rallions Château-des-Prés, second BPF-BCN de la journée. Pas de commerce dans cette localité donc ce sera une photo devant le panneau. Dans le centre du village remise à niveau des bidons et communication avec le camping, nous dormirons dans un chalet plus spacieux que le bungalow prévu initialement.
L'arrêt est court, avec ce fichu "couvre-feu" il ne faut pas traîner pour pouvoir profiter du restaurant du camping.
Quelque kilomètres après l'Abaye-en-Grandvaux la petit route vallonnée qui coupe par Saint-Pierre me redonne des ailes ! Mon "quart d'heure" me prend, lâchant mes coéquipiers puis les attendant à la bifurcation suivante la mine réjouie ! Nous repartons...
Une petite vingtaine de minutes sur une route plus roulante, traversant la Chaux-du-Dombief et les Gorges-d'Ilay puis sur la plus tranquille D-75, longeant le Lac-de-la-Motte, le Frasnois, notre destination, est rejoint !...
La petite pancarte signalant le camping à cinq-cent mètres m'induit en erreur. Au bout de deux kilomètres, demi-tour, la bonne route est rapidement trouvée.
À l'arrivé au camping une personne m'interpelle : "Voilà vos clefs, votre chalet est à tel endroit, le restaurent est encore ouvert, faites vite !"
Après un bon repas, un coup de fil à nos compagnes et une douche, j'appelle Joann, cyclo jurassien, il sera notre guide pour la journée de demain...
218 km - 3050m D+
Le chalet du Camping-de-Narlay...
Samedi 29 mai 2021
Comme convenu la veille Joann arrive à 7h30 avec du café et des croissants !
Nous faisons connaissance autour d'un bon petit déjeuné. Adrien ne fera sans doute pas complètement la balade prévue mais nous accompagnera tout de même un bon bout de chemin histoire de valider quelques BPF-BCN.
La superbe Jo-Routens d'Adrien...
Joann, solide gaillard jurassien, est un compagnon agréable, il s'intègre tout de suite au groupe.
Les premiers kilomètres se font assez lentement en mode promenade et discussion. N'oubliant pas les cent-soixante-deux kilomètres prévu aujourd'hui j'accèlère un peu l'allure...
Notre progression est stoppée du côté de Mouthe par un énorme troupeau de vaches. Les bêtes sont parées de leur plus belles cloches et coiffées de bouquets. Les bergers arborent le costume traditionnel. Ce doit être ce que chez-nous, en Savoie, on appelle "l'enmontagnée". Après quelque clichés nous repartons.
L'enmontagnée...
La longue balade d'hier est venue à bout des mitaines en cuir d'Adrien, Joann sait où en trouver, à Métabief, une petite station de ski du Doubs près du Mont-d'Or. Un sympathique "petit" raidard nous amène à un magasin d'article de sport.
Quelques kilomètres plus loin c'est aux Hôpitaux-Neufs qu'Adrien et moi sortons pour la première fois de la journée nos cartons, à la première boulangerie, hop ! Deux croissants et un coup de tampon chacun ! Daniel et Joann ne prennent rien...
Nous repartons en direction de Saint-Point-Lac (deuxième BPF-BCN), sur les rives du Lac-de-Saint-Point. Midi approche et notre camarade jurassien nous dégotte un petit restaurent au bord de l'eau ce qui réjouit Daniel et son estomac réglé comme du papier à musique. Malheureusement l'établissement affiche complet...
À Saint-Point-Lac le seul commerce ouvert est une fromagerie tenue par une sympathique fromagère qui visiblement est habituée à la visite de cyclo en quette de tampons.
Une dame nous conseille d'aller à Malpas pour trouver de quoi nous restaurer. Six kilomètres plus loin, arrivé devant le restaurant la pancarte "Ouverture le 9 juin" assombrie définitivement la mine de Daniel. Adrien fouille sa sacoche à la recherche d'un demi pain aux raisins qu'il tend à son camarade...
Il va falloir trouver à manger, il reste plus de cent kilomètres à faire, nous passons en "mode survie"...
Daniel reste bien à l’abri dans ma roue...
La prochaine localité, Bonnevaux, est distante d'une demi-heure de pédalage. Et malheureusement tout y est fermé. Un habitant nous dit qu'il n'y a rien avant Nozeroy... Il est maintenant plus d'une heure et Daniel envisage d'écourter la balade...
Soudain en traversant le village de Mignovillard nous tombons devant une superette ouverte ! Un quart d'heure plus tard, les sacoches débordent de victuailles, une table dans un parc s'offre à nous et mon opinel prend du service !...
Manger ! ...
L'estomac de Daniel ayant repris une forme plus ronde celui-ci se laisse convaincre de finir la balade en notre compagnie. Après trois quart d'heure de saussissonage nous repartons...
Dans une légère descente la Routens d'Adrien se met à "guidonner" ! Arrêt en catastrophe, contrôle, rien de spécial... Un nouveau contrôle quelques kilomètres plus loin, vérification des freins, du serrage des roues, de la potence... Rien...
À Nozeroy, BPF-BCN jurassien, c'est un sympathique bijoutier qui valide notre passage. C'est ici qu'Adrien à choisi d'écourter la sortie et de rejoindre le camping pour se reposer. Joann lui explique la route à suivre.
Afin d'éviter la grosse agglomération de Champagnole nous traversons Saint-Germain-en-Montagne puis longeons le versant nord du tristement célèbre Mont-Rivel.
Depuis ce matin, je suis victime d'une crevaison lente et, comme d'habitude dans ces cas là, plutôt que de réparer je refais la pression toutes les deux heures... Je profite d'une pose pour changer ma chambre à air...
Par la suite le paysage se terni un peu, les reliefs s'estompent, les villages traversés sont un peu tristes, Montrond, Picareau, La Marre...
Soudain un vent assez fort nous fouette la face et la route s'incline d'un coup et plonge dans "la reculée" de Baume-les-Messieurs ! Trois kilomètres d'une superbe descente dans un paysage étonnant et inattendu !
Près de l'Abbaye un bistrot. Nous nous installons et attendons... Attendons... Baume-les-Messieurs est le quatrième BPF-BNC de la journée et mon carton réclame sont coup de tampon... Donc nous attendons...La serveuse arrive enfin et prend notre commande. Elle nous sert rapidement mais vu quelle oublie son décapsuleur... L'explication pour le tampon est assez longue et c'est avec une certaine inquiétude que je la voie partir avec mon carton... Finalement tout ce passe bien !...
Bon, descendre c'est bien mais maintenant il faut remonter. Joann passe devant et nous dirige vers la montée de Sermu. Une petite route très calme de trois kilomètres avec une pente de 7-8% nous ramène sur le plateau. Quelques hectomètres plus loin le Belvédère-des-Roches-de-Baume. L'arrêt contemplatif est obligatoire...
La balade tire à sa fin, trente kilomètres nous séparent du camping. Le petit Col-de-la-Percée nous permet de basculer sur Châtillon. La route slalom entre de petite collines et rejoint Doucier...
Joann nous propose un verre chez lui à Songeson. À la sortie de Doucier, au pied d'une côte, Daniel nous plante un démarrage ! D’abord stupéfait, mon compagnon et moi revenons rapidement sur lui et constatons que notre camarade à mal apprécié la longueur de la montée qui se compte plus en kilomètres qu'en décamètres...
À Songeson, chez notre guide, deux verres de kéfir nous déssoiffe. Un message d'Adrien nous rassure...
Nous reprenons la route pour les quinze derniers kilomètres. Le saussissonage de Mignovillard loin et mon estomac commence à râler. Tout en roulant je lui envoie le reste d'un croissant en espérant le contenter. Daniel à plus ou moins le même problème et que vu qu'il n'a pas de sacoche de guidon il propose un arrêt. Joann sort ses abricots, Daniel ses pruneaux et moi mon paquet de Tuc.
Après une légère descente la route rejoint la rive du Lac-de-la-Motte. Je me cale en tête et impose un rythme régulier. Daniel est dans ma roue et Joann ferme la marche.
Au camping, sur la petite terrasse du chalet, Adrien nous attend avec quatre joli bouteilles de bière bien en vue sur la table !...
À la vue de la randonneuse d'Adrien, il me revient en mémoire son incident de guidonnage. Il m'est arrivé la même chose il y a quelques années, le problème venait du rayonnage de la roue arrière qui était détendu. Je contrôle sa roue arrière et je trouve six ou sept rayons desserrés... Demain matin nous débuterons par un peu de mécanique...
Après un repas ensemble au restaurent, Joann rentre chez-lui, il aura fait son 200 aujourd'hui.
Demain il nous accompagnera jusqu'à Annecy.
Le rendez-vous est pris pour sept heures.
172km - 1760m D+
Dimanche 30 mai 2021.
Réveil un peu plus tôt ce matin. Une fois le frugal petit déjeuné expédié il faut nettoyer, ranger le chalet et préparer nos sacoches.
Un peu de mécanique aussi, resserrage de rayons de la roue arrière de la Routens d'Adrien et un peu d'huile sur ma chaîne. Joann arrive à l'heure.
Nous sommes près, je ferme le chalet et met les clefs dans la boite aux lettres de la réception. À cet instant précis Daniel réalise qu'il n'a pas son casque, il est resté dans le chalet. Par chance la fente de la boite aux lettres est sur le dessus et j'ai toujours quelques rayons de secours fixés à mon porte bagage. J'en donne un à Daniel qui se met à faire le "pilleur de tronc". Il est adroit et parviens assez rapidement à récupérer le trousseau. Cinq minutes plus tard nous partons.
Il fait frisquet ce matin et dans la descente vers le Pont-de-la-Chaux il me faut mettre mon bonnet.
C'est principalement par la N-5 que le Col-de-la-Savine est atteint. Adrien n'est pas au mieux, il a envi de vomir... C'est lui qui ouvre la route dans la belle descente sur Morbier. C'est lui aussi qui, porté par son élan, ne s’arrête pas devant la boulangerie bien visible et surtout bien odorante !...
Col-de-la-Savine...
Heureusement, trois kilomètres plus loin la route se remet à niveau en pénétrant dans Morez. Sur la place une boulangerie et un bar nous permettent enfin de faire un consistant petit déjeuné.
Après une demi-heure de pose nos vélos reprennent du service, d'abord sur le plat du fond de vallée puis en montée car la route se cabre à nouveau, la superbe côte de Prémanon commence.
La route est belle, la circulation est faible, il fait beau, Joann est équipé d'un GPS et il a "chargé ma trace" ce qui fait que je n'ai pas à me soucier de la navigation, bref, tout va bien. À Prémanon, remplissage des bidons.
Cinquente ans séparent ces deux machines...
La Cyfac de Daniel...
Ma "régulière", une Jean-Paul Routens...
Un peu plus loin la station des Jouvencelles est traversée et la N-5, qui est devenu la D-1005, est rejointe. Durant quelques kilomètres la route flirte avec la Suisse. La source de la Valserine n'est pas très loin non plus. Un long faux plat montant nous amène au Col-de-la-Faucille. C'est un site BPF-BNC du département de l'Ain. Joann n'ayant pas pris son carton se fait prendre en photo devant le panneau. Adrien et moi obtenons un coup de tampon dans un magasin de sport.
Il n'est pas tout à fait midi mais la mésaventure de la veille nous incite à trouver de quoi nous restaurer. Sur la place de la petite station de ski trône un "snack", nous nous y installons. La sympathique patronne compense la mauvaise qualité du repas...
Au passage du col c'est Joann qui cette fois-ci à un problème mécanique. Un bruit étrange dans son frein à disque avant. Il faut régler le problème avant la longue descente de quinze kilomètres sur Gex. On démonte. La manœuvre prend un bon quart d'heure...
Petit soucis mécanique...
Daniel toujours près à dépanner...
La descente est magnifique, la chaussée est bonne et la vue sur le Bassin-Lémanique est superbe. La circulation est importante sans être gênante.
À Gex notre pilote jurassien reprend la tête, armé de son GPS il nous guide pour sortir de la ville. Calé contre la Haute-Chaîne-du-Jura la route d'une trentaine de kilomètres traverse un bon nombre de villages, Crozet, Thoiry, Péron, puis à Collonges elle plonge pour aller traverser le Rhône au Défilé-de-l'Écluse.
Une toute petite route nous permet de remonter sur l'autre rive, vers Vulbens, en évitant la très roulant D-1206.
Adrien est de nouveau à la peine...
En arrivant en Haute-Savoie le terrain devient très exigeant, courtes montées, courtes descentes, croisement, etc... Je dois avouer que dans ce type de progression le Guidage-Par-Satellite est d'une grande utilité.
L'heure tourne et Joann qui avait initialement prévu d’aller voir le Lac-d'Annecy doit faire demi-tour. Nous décidons de se séparer à la Balme-de-Sillingy devant un verre. Arrêtés au niveau d'un carrefour en train de causer de tout cela nous nous faisons copieusement enguirlander par une vielle dame en voiture...
Adrien, haut-savoyard, connaît le coin par cœur. Il nous amène devant un terrasse bien remplie. Au moment ou nous allons nous installer un jeune freluquet nous annonce la fermeture et nous vire ?!... Quatre cyclos ce n'est sans doute pas assez chic pour son établissement de kéké friqués. Si vous passez à la Balme, fuyez le "Café de mon père" !...
Bien évidemment aucun autre commerce n'est ouvert et c'est devant une horrible grande surface totalement déshumanisée que nous échouons. Elle permet tout de même de remplir un peu nos sacoches. On se souviendra de la Balme-de-Sillingy !...
Joann nous quitte, il met le cap au nord vers Thoiry mais cette fois-ci il coupera par la Suisse.
Je propose à Daniel de l'héberger ce soir pour lui éviter les quarante-cinq kilomètres qui sépare mon domicile de Chambéry. Il accepte. J'appelle ma compagne pour la prévenir.
L'épisode de la Balme à énervé Adrien ce qui à pour effet de le remotiver. De plus, il a pu joindre des amis sur Annecy qui pourront l'héberger ce soir. Nous contournons la capitale haut-savoyarde par son sud-ouest en passant par les belles mais profondes Gorges-du-Fier.
Dans la circulation près d'Annecy...
Adrien heureux ! ...
Daniel...
C'est en plein centre de la vielle ville que nous pouvons enfin nous attabler à une terrasse et boire un verre ensemble...
Adrien est cuit mais heureux. En trois jours il à doublé son kilométrage ! Bravo !... Nous nous saluons après qu'il nous ai indiqué l'accès à la V-62, véloroute qui nous permet de quitter la cohue d'Annecy.
Les premiers kilomètres sont pénibles, la piste-cyclable est bondée, badauds, rollers, cyclistes, etc...
Vers Sévrier les choses s'améliores. Je peu tenir un 24-25 km/h, Daniel se colle dans ma roue. En une heure Faverges est atteint. Avant les dix kilomètres d'ascension du Col-de-Tamié la pose grignotage s'impose.
À l'amorce de la montée j'invite mon compagnon à passer devant, ainsi il règle l'allure. La montée se passe bien, le léger vent arrière nos aide psychologiquement et au final la montée est gravie en trois quart d'heure.
La route bascule maintenant en Haute-Combe-de-Savoie vers Frontenex. Il reste quelques petits "raidards" pour rejoindre Montailleur. À huit heures vingt nous sommes à la maison.
Un apéritif, un paquet de Tuc et une douche nous remettent en forme pour passer à table. Ma compagne nous a préparé un bon repas consistant, escalopes à la crème et pommes-de-terre sautées. Une demi-heure plus tard les gamelles sont vident et nos ventres pleins ! Un SMS de Joann m’avertit qu'il est bien arrivé aussi...
Encore une sacré belle journée...
201km - 2770m D+
Lundi 31 mai 2021.
Daniel rejoint Chambéry...
Adrien retrouve son foyer sur les hauteurs de Marthod...
Joann remonte dans son Jura...
Et Moi ? Ce sera repos avec sieste !
À l'origine une rencontre du forum voisin (Cyclo-Cyclote) mais vu que deux Gogo (mézig et rouletoujours) y participent je partage ici aussi
Une balade jurassienne...
Jeudi 27 mai 2021.
Adrien est arrivé vers dix-sept heure chez-moi. Il appréhende de la balade prévue, il n'a pas assez d'entraînement, à peine cinq-cent kilomètres, il doute, il est inquiet...
Je suis inquiet aussi mais pour une autre raison, ma compagne est malade et la seule réponse de son médecin est d'aller passer un test avant de consulter... Curieuse nouvelle médecine...
Vers vingt heure, à son retour, je suis rassuré.
Le réveil est réglé sur cinq heures...
Vendredi 28 mai 2021.
Comme toujours avant une grosse sortie la nuit n'a pas été très reposante... Un café, quelques tartines, les sacoches prennent places sur nos montures et à six heures pétantes nos deux randonneuses s'élancent enfin.
Le temps est beau et d'après Météo-France ça devrait durer.
Pas de problème pour rejoindre Chambéry où nous retrouvons Daniel qui bien sûr fait parti de la balade. Première courte pose. Dans la roue du "régional de l'étape" la capitale savoyarde est rapidement traversée. La piste cyclable empruntée maintenant longe en partie la Leysse, rivière locale, jusqu'au rives du plus grand lac de France, le Bourget. Petite halte pour refaire de l'eau. Adrien semble apprécier l'Antésite, il m'en redemande...
La route s'incline maintenant jusqu'à l'entrée de la galerie de secours du Tunnel-du-Chat. Ce boyau de béton construit suite à la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc a été prévu pour permettre le passage des vélos.
Profitant de la vue sur le lac un premier casse-croûte s'impose.
Surgit alors un cycliste chevauchant une machine de course en carbone et arborant une tenue digne d'un coureur professionnel. Il se met à véritablement dévorer des yeux nos trois randonneuses ! "C'est un vélo comme ça qu'il me faut ! . Après lui avoir vanté les qualités de l'acier nous reprenons la route en sa compagnie.
Roulant un peu en arrière du groupe, notre nouveau compagnon se laisse décrocher jusqu'à ma hauteur, en blaguant je lui dit qu'a cause de ma casquette je doit rouler moi vite, il me répond : "Ah oui ! C'est une casquette comme ça qu'il me faut aussi ! " Puis soudain il s'arrête en nous souhaitant bonne route... Curieux personnage...
Billième traversée, la route descend puis rejoint les bords du Rhône qu'elle traverse à Culoz.
Daniel assure le train. Adrien semble à la peine, les kilomètres commencent à peser...
L'allure se modère, quelques arrêts grignotage, quelques remise à niveau des bidons...
Nous décidons de manger avant d'attaquer la montagne. Le premier restaurant sera le bon. Ce sera du côté de Vouvray, un bon plat de pâtes et une heure de pose remettent Adrien sur pied...
La reprise se fait en descente pour rejoindre et traverser Châtillon-en-Michaille. Là, une petite route plonge dans la forêt en contre-bas de la cité. Au début goudronnée, puis de moins en moins, puis plus du tout... Je suis confiant mais je sens que mes compagnons le sont moins. Arrivé en premier au pont qui enjambe la Valserine un pêcheur me rassure sur l'état de la chaussée de la rive opposée.
La route s'élève, les deux premiers kilomètres sont assez raides, un peu moins pour rejoindre Montanges puis elle aplatie avant de se cabrée de nouveau après Champfromier. Adrien va mieux, mentalement il a décidé d'aller jusqu'au bout, il se cale sur un rythme assez lent mais régulier. Daniel est aux avant-postes tirant à son habitude un braquet de costaud de près de quatre mètres.
Daniel au sommet de Champfromier...
Au sommet le passage à l'autre versant se fait par un tunnel. Une légère descente nous conduit à Giron. Là, courte pose et remplissages des bidons dans les sanitaires publiques.
La route s'incline à nouveau et c'est en danseuse que nous quittons la petite station jurassienne. La route est une ancienne piste forestière qui à été goudronnée, irrégulière, bordée de sapins, longeant un fin cours d'eau elle nous mène à la Pesse. En attendant Adrien, Daniel et moi causons avec un autochtone. Notre compagnon arrive, pose sa Routens, marche un peu, s'étire, grignote une barre de céréale et se remet en selle. La route s'incline de nouveau mais cette fois dans le sens descendant !...
Le prochain village, les Bouchoux, est ce que l'on appelle un BPF-BCN. Adrien et moi, licencié FFCT, devons y faire valider notre passage par le tampon d'un commerçant ou, s'il n'y en a pas, par une photographie de notre monture devant le panneau de la localité. Au centre du village il y a bien un hôtel mais il n'est pas ouvert. Une passante nous indique une épicerie un peu plus bas sur la route de Saint-Claude. Celle-ci est fermée mais devrait ouvrir rapidement. Pendant l'attente j'essaie de prévenir le camping que nous serons finalement trois, mais personne ne répond. L'employé arrive enfin, les cartons préparés sont tamponnés et vu que l'établissement fait aussi bistrot, nous buvons un verre avant de reprendre la route...
Une légère remontée pour rejoindre la D-124 puis une dizaine de kilomètres d'une magnifique descente récupératrice. Saint-Claude est rejoint et traversée de part en part. Curieusement cette ville que nous pensions éteinte est pleine de vie, les terrasses sont remplies et les rues y sont agréables.
La D-437 qui doit nous mener à Château-des-Prés est facilement trouvée. Une nouvelle longue montée commence avec, certes, de plus faibles pourcentages mais d'une quinzaine de kilomètres tout de même...
La longue montée vers Château-des-Prés...
C'est groupés que nous rallions Château-des-Prés, second BPF-BCN de la journée. Pas de commerce dans cette localité donc ce sera une photo devant le panneau. Dans le centre du village remise à niveau des bidons et communication avec le camping, nous dormirons dans un chalet plus spacieux que le bungalow prévu initialement.
L'arrêt est court, avec ce fichu "couvre-feu" il ne faut pas traîner pour pouvoir profiter du restaurant du camping.
Quelque kilomètres après l'Abaye-en-Grandvaux la petit route vallonnée qui coupe par Saint-Pierre me redonne des ailes ! Mon "quart d'heure" me prend, lâchant mes coéquipiers puis les attendant à la bifurcation suivante la mine réjouie ! Nous repartons...
Une petite vingtaine de minutes sur une route plus roulante, traversant la Chaux-du-Dombief et les Gorges-d'Ilay puis sur la plus tranquille D-75, longeant le Lac-de-la-Motte, le Frasnois, notre destination, est rejoint !...
La petite pancarte signalant le camping à cinq-cent mètres m'induit en erreur. Au bout de deux kilomètres, demi-tour, la bonne route est rapidement trouvée.
À l'arrivé au camping une personne m'interpelle : "Voilà vos clefs, votre chalet est à tel endroit, le restaurent est encore ouvert, faites vite !"
Après un bon repas, un coup de fil à nos compagnes et une douche, j'appelle Joann, cyclo jurassien, il sera notre guide pour la journée de demain...
218 km - 3050m D+
Le chalet du Camping-de-Narlay...
Samedi 29 mai 2021
Comme convenu la veille Joann arrive à 7h30 avec du café et des croissants !
Nous faisons connaissance autour d'un bon petit déjeuné. Adrien ne fera sans doute pas complètement la balade prévue mais nous accompagnera tout de même un bon bout de chemin histoire de valider quelques BPF-BCN.
La superbe Jo-Routens d'Adrien...
Joann, solide gaillard jurassien, est un compagnon agréable, il s'intègre tout de suite au groupe.
Les premiers kilomètres se font assez lentement en mode promenade et discussion. N'oubliant pas les cent-soixante-deux kilomètres prévu aujourd'hui j'accèlère un peu l'allure...
Notre progression est stoppée du côté de Mouthe par un énorme troupeau de vaches. Les bêtes sont parées de leur plus belles cloches et coiffées de bouquets. Les bergers arborent le costume traditionnel. Ce doit être ce que chez-nous, en Savoie, on appelle "l'enmontagnée". Après quelque clichés nous repartons.
L'enmontagnée...
La longue balade d'hier est venue à bout des mitaines en cuir d'Adrien, Joann sait où en trouver, à Métabief, une petite station de ski du Doubs près du Mont-d'Or. Un sympathique "petit" raidard nous amène à un magasin d'article de sport.
Quelques kilomètres plus loin c'est aux Hôpitaux-Neufs qu'Adrien et moi sortons pour la première fois de la journée nos cartons, à la première boulangerie, hop ! Deux croissants et un coup de tampon chacun ! Daniel et Joann ne prennent rien...
Nous repartons en direction de Saint-Point-Lac (deuxième BPF-BCN), sur les rives du Lac-de-Saint-Point. Midi approche et notre camarade jurassien nous dégotte un petit restaurent au bord de l'eau ce qui réjouit Daniel et son estomac réglé comme du papier à musique. Malheureusement l'établissement affiche complet...
À Saint-Point-Lac le seul commerce ouvert est une fromagerie tenue par une sympathique fromagère qui visiblement est habituée à la visite de cyclo en quette de tampons.
Une dame nous conseille d'aller à Malpas pour trouver de quoi nous restaurer. Six kilomètres plus loin, arrivé devant le restaurant la pancarte "Ouverture le 9 juin" assombrie définitivement la mine de Daniel. Adrien fouille sa sacoche à la recherche d'un demi pain aux raisins qu'il tend à son camarade...
Il va falloir trouver à manger, il reste plus de cent kilomètres à faire, nous passons en "mode survie"...
Daniel reste bien à l’abri dans ma roue...
La prochaine localité, Bonnevaux, est distante d'une demi-heure de pédalage. Et malheureusement tout y est fermé. Un habitant nous dit qu'il n'y a rien avant Nozeroy... Il est maintenant plus d'une heure et Daniel envisage d'écourter la balade...
Soudain en traversant le village de Mignovillard nous tombons devant une superette ouverte ! Un quart d'heure plus tard, les sacoches débordent de victuailles, une table dans un parc s'offre à nous et mon opinel prend du service !...
Manger ! ...
L'estomac de Daniel ayant repris une forme plus ronde celui-ci se laisse convaincre de finir la balade en notre compagnie. Après trois quart d'heure de saussissonage nous repartons...
Dans une légère descente la Routens d'Adrien se met à "guidonner" ! Arrêt en catastrophe, contrôle, rien de spécial... Un nouveau contrôle quelques kilomètres plus loin, vérification des freins, du serrage des roues, de la potence... Rien...
À Nozeroy, BPF-BCN jurassien, c'est un sympathique bijoutier qui valide notre passage. C'est ici qu'Adrien à choisi d'écourter la sortie et de rejoindre le camping pour se reposer. Joann lui explique la route à suivre.
Afin d'éviter la grosse agglomération de Champagnole nous traversons Saint-Germain-en-Montagne puis longeons le versant nord du tristement célèbre Mont-Rivel.
Depuis ce matin, je suis victime d'une crevaison lente et, comme d'habitude dans ces cas là, plutôt que de réparer je refais la pression toutes les deux heures... Je profite d'une pose pour changer ma chambre à air...
Par la suite le paysage se terni un peu, les reliefs s'estompent, les villages traversés sont un peu tristes, Montrond, Picareau, La Marre...
Soudain un vent assez fort nous fouette la face et la route s'incline d'un coup et plonge dans "la reculée" de Baume-les-Messieurs ! Trois kilomètres d'une superbe descente dans un paysage étonnant et inattendu !
Près de l'Abbaye un bistrot. Nous nous installons et attendons... Attendons... Baume-les-Messieurs est le quatrième BPF-BNC de la journée et mon carton réclame sont coup de tampon... Donc nous attendons...La serveuse arrive enfin et prend notre commande. Elle nous sert rapidement mais vu quelle oublie son décapsuleur... L'explication pour le tampon est assez longue et c'est avec une certaine inquiétude que je la voie partir avec mon carton... Finalement tout ce passe bien !...
Bon, descendre c'est bien mais maintenant il faut remonter. Joann passe devant et nous dirige vers la montée de Sermu. Une petite route très calme de trois kilomètres avec une pente de 7-8% nous ramène sur le plateau. Quelques hectomètres plus loin le Belvédère-des-Roches-de-Baume. L'arrêt contemplatif est obligatoire...
La balade tire à sa fin, trente kilomètres nous séparent du camping. Le petit Col-de-la-Percée nous permet de basculer sur Châtillon. La route slalom entre de petite collines et rejoint Doucier...
Joann nous propose un verre chez lui à Songeson. À la sortie de Doucier, au pied d'une côte, Daniel nous plante un démarrage ! D’abord stupéfait, mon compagnon et moi revenons rapidement sur lui et constatons que notre camarade à mal apprécié la longueur de la montée qui se compte plus en kilomètres qu'en décamètres...
À Songeson, chez notre guide, deux verres de kéfir nous déssoiffe. Un message d'Adrien nous rassure...
Nous reprenons la route pour les quinze derniers kilomètres. Le saussissonage de Mignovillard loin et mon estomac commence à râler. Tout en roulant je lui envoie le reste d'un croissant en espérant le contenter. Daniel à plus ou moins le même problème et que vu qu'il n'a pas de sacoche de guidon il propose un arrêt. Joann sort ses abricots, Daniel ses pruneaux et moi mon paquet de Tuc.
Après une légère descente la route rejoint la rive du Lac-de-la-Motte. Je me cale en tête et impose un rythme régulier. Daniel est dans ma roue et Joann ferme la marche.
Au camping, sur la petite terrasse du chalet, Adrien nous attend avec quatre joli bouteilles de bière bien en vue sur la table !...
À la vue de la randonneuse d'Adrien, il me revient en mémoire son incident de guidonnage. Il m'est arrivé la même chose il y a quelques années, le problème venait du rayonnage de la roue arrière qui était détendu. Je contrôle sa roue arrière et je trouve six ou sept rayons desserrés... Demain matin nous débuterons par un peu de mécanique...
Après un repas ensemble au restaurent, Joann rentre chez-lui, il aura fait son 200 aujourd'hui.
Demain il nous accompagnera jusqu'à Annecy.
Le rendez-vous est pris pour sept heures.
172km - 1760m D+
Dimanche 30 mai 2021.
Réveil un peu plus tôt ce matin. Une fois le frugal petit déjeuné expédié il faut nettoyer, ranger le chalet et préparer nos sacoches.
Un peu de mécanique aussi, resserrage de rayons de la roue arrière de la Routens d'Adrien et un peu d'huile sur ma chaîne. Joann arrive à l'heure.
Nous sommes près, je ferme le chalet et met les clefs dans la boite aux lettres de la réception. À cet instant précis Daniel réalise qu'il n'a pas son casque, il est resté dans le chalet. Par chance la fente de la boite aux lettres est sur le dessus et j'ai toujours quelques rayons de secours fixés à mon porte bagage. J'en donne un à Daniel qui se met à faire le "pilleur de tronc". Il est adroit et parviens assez rapidement à récupérer le trousseau. Cinq minutes plus tard nous partons.
Il fait frisquet ce matin et dans la descente vers le Pont-de-la-Chaux il me faut mettre mon bonnet.
C'est principalement par la N-5 que le Col-de-la-Savine est atteint. Adrien n'est pas au mieux, il a envi de vomir... C'est lui qui ouvre la route dans la belle descente sur Morbier. C'est lui aussi qui, porté par son élan, ne s’arrête pas devant la boulangerie bien visible et surtout bien odorante !...
Col-de-la-Savine...
Heureusement, trois kilomètres plus loin la route se remet à niveau en pénétrant dans Morez. Sur la place une boulangerie et un bar nous permettent enfin de faire un consistant petit déjeuné.
Après une demi-heure de pose nos vélos reprennent du service, d'abord sur le plat du fond de vallée puis en montée car la route se cabre à nouveau, la superbe côte de Prémanon commence.
La route est belle, la circulation est faible, il fait beau, Joann est équipé d'un GPS et il a "chargé ma trace" ce qui fait que je n'ai pas à me soucier de la navigation, bref, tout va bien. À Prémanon, remplissage des bidons.
Cinquente ans séparent ces deux machines...
La Cyfac de Daniel...
Ma "régulière", une Jean-Paul Routens...
Un peu plus loin la station des Jouvencelles est traversée et la N-5, qui est devenu la D-1005, est rejointe. Durant quelques kilomètres la route flirte avec la Suisse. La source de la Valserine n'est pas très loin non plus. Un long faux plat montant nous amène au Col-de-la-Faucille. C'est un site BPF-BNC du département de l'Ain. Joann n'ayant pas pris son carton se fait prendre en photo devant le panneau. Adrien et moi obtenons un coup de tampon dans un magasin de sport.
Il n'est pas tout à fait midi mais la mésaventure de la veille nous incite à trouver de quoi nous restaurer. Sur la place de la petite station de ski trône un "snack", nous nous y installons. La sympathique patronne compense la mauvaise qualité du repas...
Au passage du col c'est Joann qui cette fois-ci à un problème mécanique. Un bruit étrange dans son frein à disque avant. Il faut régler le problème avant la longue descente de quinze kilomètres sur Gex. On démonte. La manœuvre prend un bon quart d'heure...
Petit soucis mécanique...
Daniel toujours près à dépanner...
La descente est magnifique, la chaussée est bonne et la vue sur le Bassin-Lémanique est superbe. La circulation est importante sans être gênante.
À Gex notre pilote jurassien reprend la tête, armé de son GPS il nous guide pour sortir de la ville. Calé contre la Haute-Chaîne-du-Jura la route d'une trentaine de kilomètres traverse un bon nombre de villages, Crozet, Thoiry, Péron, puis à Collonges elle plonge pour aller traverser le Rhône au Défilé-de-l'Écluse.
Une toute petite route nous permet de remonter sur l'autre rive, vers Vulbens, en évitant la très roulant D-1206.
Adrien est de nouveau à la peine...
En arrivant en Haute-Savoie le terrain devient très exigeant, courtes montées, courtes descentes, croisement, etc... Je dois avouer que dans ce type de progression le Guidage-Par-Satellite est d'une grande utilité.
L'heure tourne et Joann qui avait initialement prévu d’aller voir le Lac-d'Annecy doit faire demi-tour. Nous décidons de se séparer à la Balme-de-Sillingy devant un verre. Arrêtés au niveau d'un carrefour en train de causer de tout cela nous nous faisons copieusement enguirlander par une vielle dame en voiture...
Adrien, haut-savoyard, connaît le coin par cœur. Il nous amène devant un terrasse bien remplie. Au moment ou nous allons nous installer un jeune freluquet nous annonce la fermeture et nous vire ?!... Quatre cyclos ce n'est sans doute pas assez chic pour son établissement de kéké friqués. Si vous passez à la Balme, fuyez le "Café de mon père" !...
Bien évidemment aucun autre commerce n'est ouvert et c'est devant une horrible grande surface totalement déshumanisée que nous échouons. Elle permet tout de même de remplir un peu nos sacoches. On se souviendra de la Balme-de-Sillingy !...
Joann nous quitte, il met le cap au nord vers Thoiry mais cette fois-ci il coupera par la Suisse.
Je propose à Daniel de l'héberger ce soir pour lui éviter les quarante-cinq kilomètres qui sépare mon domicile de Chambéry. Il accepte. J'appelle ma compagne pour la prévenir.
L'épisode de la Balme à énervé Adrien ce qui à pour effet de le remotiver. De plus, il a pu joindre des amis sur Annecy qui pourront l'héberger ce soir. Nous contournons la capitale haut-savoyarde par son sud-ouest en passant par les belles mais profondes Gorges-du-Fier.
Dans la circulation près d'Annecy...
Adrien heureux ! ...
Daniel...
C'est en plein centre de la vielle ville que nous pouvons enfin nous attabler à une terrasse et boire un verre ensemble...
Adrien est cuit mais heureux. En trois jours il à doublé son kilométrage ! Bravo !... Nous nous saluons après qu'il nous ai indiqué l'accès à la V-62, véloroute qui nous permet de quitter la cohue d'Annecy.
Les premiers kilomètres sont pénibles, la piste-cyclable est bondée, badauds, rollers, cyclistes, etc...
Vers Sévrier les choses s'améliores. Je peu tenir un 24-25 km/h, Daniel se colle dans ma roue. En une heure Faverges est atteint. Avant les dix kilomètres d'ascension du Col-de-Tamié la pose grignotage s'impose.
À l'amorce de la montée j'invite mon compagnon à passer devant, ainsi il règle l'allure. La montée se passe bien, le léger vent arrière nos aide psychologiquement et au final la montée est gravie en trois quart d'heure.
La route bascule maintenant en Haute-Combe-de-Savoie vers Frontenex. Il reste quelques petits "raidards" pour rejoindre Montailleur. À huit heures vingt nous sommes à la maison.
Un apéritif, un paquet de Tuc et une douche nous remettent en forme pour passer à table. Ma compagne nous a préparé un bon repas consistant, escalopes à la crème et pommes-de-terre sautées. Une demi-heure plus tard les gamelles sont vident et nos ventres pleins ! Un SMS de Joann m’avertit qu'il est bien arrivé aussi...
Encore une sacré belle journée...
201km - 2770m D+
Lundi 31 mai 2021.
Daniel rejoint Chambéry...
Adrien retrouve son foyer sur les hauteurs de Marthod...
Joann remonte dans son Jura...
Et Moi ? Ce sera repos avec sieste !