Une question que je me posais à la lecture du post intitulé "Fissurations de soudures sur un cadre en titane" d' Alain Salgues. Pourquoi n'y a-t-il pas des normes imposant aux firmes qui fabriquent des cadres commercialisés en Europe une sorte de crash-test, comparable à celui des voitures ?
Cela éviterait à l'acheteur potentiel de jouer à la loterie question sécurité en faisant l'acquisition de son nouveau vélo . On fait son choix en fonction de la renommée de la marque, de la qualité des composants, du poids, de l'aérodynamisme, de l'esthétique, du prix ...mais question sécurité quels sont vos critères, quelles sont vos certitudes ?
Combien d'entre nous ont la compétence pour juger de la solidité d'un cadre ? Et d'ailleurs est-ce possible sur un simple examen visuel ? Alexandre Lombardo a-t-il écrit dans "Top Vélo" un article favorable sur le Ventus pour être sympathique aux cycles Léon, dans une potentielle relation de copinage ? Ou, tout simplement n'a-t-il les capacités que de juger quasiment exclusivement les qualités dynamiques du vélo en terrain varié sur quelques centaines de kilomètres ? A la lecture de l'article, on pourra savoir si le vélo est réactif, confortable, s'il favorise les relances, s'il est maniable, s'il est plus typé CLM ou montagne, s'il tient bien son cap en descente...mais quid de la solidité à l'usage ?
Les firmes les plus sérieuses procèdent à toute une série de tests. Par exemple Trek qui dispose d'une "salle des tortures" pour éprouver la solidité de son matériel :
(photo : Jean-Jacques Knaebel in "L'Acheteur Cycliste" de Juillet 2012)
Mais qu'en est-il pour les cycles Léon ? Un simple cahier des charges soumis au fabricant chinois ? Une obligation légale impliquant toute une batterie de tests éprouvant la résistance nous apporterait une garantie autrement plus fiable.
En fait cette norme existe. Elle porte le joli nom de EN 14781. Voici ce que j'ai trouvé à son sujet (source VELOFCOURSE : https://www.velofcourse.fr/velo-materiel/velo-norme-homologation-securite-uci-afnor/) :
"La norme EN 14781
En France, la vente des vélos est soumise au décret 95-937. Celui-ci s’appuyait sur la norme du moment: NF 30020 avant, NF EN 14781 applicable depuis le 24 avril 2008.
Depuis le printemps 2008 donc, les vélos vendus doivent répondre à cette norme. Pour obtenir cette validation, le constructeur doit soumettre son matériel à une série de tests. Précisons que c’est le vélo complet, en état de marche, qui est testé. Le vélo est ainsi testé avec un équipement défini. Le même vélo équipé en double plateau et en compact nécessite de passer 2 fois aux épreuves de tests. En revanche, la validation vaut pour toutes les largeur d’un même modèle de cintre, ou longueurs de potence.
La norme EN 14781 est exigeante. Concrètement, on dépasse les contraintes d’utilisation habituelle de la machine, ce qui apparaît comme un gage de sécurité.
Les tests
Les protocoles de tests sont décrits sur 80 pages … Les tests portent sur le cadre et la fourche (endurance de la structure évaluée lors des torsions, freinage, pédalage, chocs …), le guidon et la tige de selle (résistance à la déformation, test de fatigue), les roues (résistance latérale et verticale), la transmission (charge sur les pédales, chocs), les freins (facilité d’accès aux leviers, progressivité du freinage, distances d’arrêt sur sec et mouillé), géomètrie du vélo (angle et chasse de la direction compris dans un écart d’angle pré-établi).
Ainsi poussé à bout, le matériel ne doit présenter ni fissure, ni déformation permanente. La solidité de l’équipement complet ayant été vérifiée, l’acheteur sera dès lors rassuré sur la qualité du matériel. D’ailleurs, la preuve que le vélo a satisfait aux tests de la norme apparaît sous forme d’un marquage spécifique incluant le n° de la norme et le nom du fabricant.
Cas particulier du montage à la carte
Un certain nombre d’entre nous – j’en fait partie et j’en suis très satisfait (mais le vélo dont je parle date d’avant l’application de la norme) – achetons un vélo dont on choisit chaque composant, ce qui a priori pose problème car, on l’a vu plus haut, les tests pour obtenir la norme sont réalisés sur un vélo complet qui sera proposé tel quel à la vente. La situation dans ce cas n’est donc pas très claire. Mais d’aucuns estimeraient que du fait que chaque élément du vélo ayant au préalable obtenu la validation lors de tests sur une bicyclette complète (certes différente), le vélo résultant de ce montage personnalisé répondrait à la norme. Pourquoi pas, car en tout état de cause chaque pièce aura effectivement fait l’objet de tests individualisés lors de la soumission à la norme des vélos complets. En tout cas, c’est une affaire à suivre.
Vélo sur-mesure
Compte tenu de tout ce qui précède, le vélo fabriqué sur-mesure se trouve de facto exclu du champ de la norme EN 14781. Car on voit mal comment serait soumis aux tests chaque vélo construit, par définition, à l’unité. D’autant que pour les tests, il convient de fournir 3 vélos qui seront détruits après les tests, ceux-ci étant en outre assez coûteux. Là aussi, l’avenir nous en dira plus."
Il est vrai qu'il n'est pas si simple pour le législateur d'éliminer certaines fabrications exotiques proposées à des prix très attractifs, tout en préservant nos petits artisants cadreurs nationaux dont nous apprécions tant ici le savoir-faire.
Cela éviterait à l'acheteur potentiel de jouer à la loterie question sécurité en faisant l'acquisition de son nouveau vélo . On fait son choix en fonction de la renommée de la marque, de la qualité des composants, du poids, de l'aérodynamisme, de l'esthétique, du prix ...mais question sécurité quels sont vos critères, quelles sont vos certitudes ?
Combien d'entre nous ont la compétence pour juger de la solidité d'un cadre ? Et d'ailleurs est-ce possible sur un simple examen visuel ? Alexandre Lombardo a-t-il écrit dans "Top Vélo" un article favorable sur le Ventus pour être sympathique aux cycles Léon, dans une potentielle relation de copinage ? Ou, tout simplement n'a-t-il les capacités que de juger quasiment exclusivement les qualités dynamiques du vélo en terrain varié sur quelques centaines de kilomètres ? A la lecture de l'article, on pourra savoir si le vélo est réactif, confortable, s'il favorise les relances, s'il est maniable, s'il est plus typé CLM ou montagne, s'il tient bien son cap en descente...mais quid de la solidité à l'usage ?
Les firmes les plus sérieuses procèdent à toute une série de tests. Par exemple Trek qui dispose d'une "salle des tortures" pour éprouver la solidité de son matériel :
(photo : Jean-Jacques Knaebel in "L'Acheteur Cycliste" de Juillet 2012)
Mais qu'en est-il pour les cycles Léon ? Un simple cahier des charges soumis au fabricant chinois ? Une obligation légale impliquant toute une batterie de tests éprouvant la résistance nous apporterait une garantie autrement plus fiable.
En fait cette norme existe. Elle porte le joli nom de EN 14781. Voici ce que j'ai trouvé à son sujet (source VELOFCOURSE : https://www.velofcourse.fr/velo-materiel/velo-norme-homologation-securite-uci-afnor/) :
"La norme EN 14781
En France, la vente des vélos est soumise au décret 95-937. Celui-ci s’appuyait sur la norme du moment: NF 30020 avant, NF EN 14781 applicable depuis le 24 avril 2008.
Depuis le printemps 2008 donc, les vélos vendus doivent répondre à cette norme. Pour obtenir cette validation, le constructeur doit soumettre son matériel à une série de tests. Précisons que c’est le vélo complet, en état de marche, qui est testé. Le vélo est ainsi testé avec un équipement défini. Le même vélo équipé en double plateau et en compact nécessite de passer 2 fois aux épreuves de tests. En revanche, la validation vaut pour toutes les largeur d’un même modèle de cintre, ou longueurs de potence.
La norme EN 14781 est exigeante. Concrètement, on dépasse les contraintes d’utilisation habituelle de la machine, ce qui apparaît comme un gage de sécurité.
Les tests
Les protocoles de tests sont décrits sur 80 pages … Les tests portent sur le cadre et la fourche (endurance de la structure évaluée lors des torsions, freinage, pédalage, chocs …), le guidon et la tige de selle (résistance à la déformation, test de fatigue), les roues (résistance latérale et verticale), la transmission (charge sur les pédales, chocs), les freins (facilité d’accès aux leviers, progressivité du freinage, distances d’arrêt sur sec et mouillé), géomètrie du vélo (angle et chasse de la direction compris dans un écart d’angle pré-établi).
Ainsi poussé à bout, le matériel ne doit présenter ni fissure, ni déformation permanente. La solidité de l’équipement complet ayant été vérifiée, l’acheteur sera dès lors rassuré sur la qualité du matériel. D’ailleurs, la preuve que le vélo a satisfait aux tests de la norme apparaît sous forme d’un marquage spécifique incluant le n° de la norme et le nom du fabricant.
Cas particulier du montage à la carte
Un certain nombre d’entre nous – j’en fait partie et j’en suis très satisfait (mais le vélo dont je parle date d’avant l’application de la norme) – achetons un vélo dont on choisit chaque composant, ce qui a priori pose problème car, on l’a vu plus haut, les tests pour obtenir la norme sont réalisés sur un vélo complet qui sera proposé tel quel à la vente. La situation dans ce cas n’est donc pas très claire. Mais d’aucuns estimeraient que du fait que chaque élément du vélo ayant au préalable obtenu la validation lors de tests sur une bicyclette complète (certes différente), le vélo résultant de ce montage personnalisé répondrait à la norme. Pourquoi pas, car en tout état de cause chaque pièce aura effectivement fait l’objet de tests individualisés lors de la soumission à la norme des vélos complets. En tout cas, c’est une affaire à suivre.
Vélo sur-mesure
Compte tenu de tout ce qui précède, le vélo fabriqué sur-mesure se trouve de facto exclu du champ de la norme EN 14781. Car on voit mal comment serait soumis aux tests chaque vélo construit, par définition, à l’unité. D’autant que pour les tests, il convient de fournir 3 vélos qui seront détruits après les tests, ceux-ci étant en outre assez coûteux. Là aussi, l’avenir nous en dira plus."
Il est vrai qu'il n'est pas si simple pour le législateur d'éliminer certaines fabrications exotiques proposées à des prix très attractifs, tout en préservant nos petits artisants cadreurs nationaux dont nous apprécions tant ici le savoir-faire.