Mes amis, voici la narration de cette dantesque épopée telle que je l'ai vécue, c'est à dire telle qu'elle s'est passée.
Je me rends compte au moment de poster ma petite prose que Khunsa a pris les devants, cela est bien en vérité, chacun pourra dès lors se faire sa propre opinion:
La sympathique équipe du SCARM sur Pignon Fixe se targue, et je les cite, d’organiser des sorties de daube pour bras cassés.
Il est de mon devoir moral de vous dire en toute modestie qu’en cette matière nous les surclassons, et haut la main.
Je vous laisse en juger :
L’inénarrable Khunsa me propose samedi une sortie VTT, qu’en bon camarade, je m’empresse d’accepter.
L’ordre de marche du binôme de choc des Sapeurs d’Assaut Vélocipédique était ainsi libellé :
Vous accomplirez une sortie en mode Blitzkrieg de 97km au départ de Paris en progressant en direction de Conflans Saint Honorine, où vous récupérez le soldat El Sïnge (lié par le sang, au sus-dénommé Khunsa, et ainsi surnommé du fait de son torse simiesque qui semble un signe distinctif familial), le délivrerez des tâches ménagères auxquelles il est forcé et contraint de s’adonner par sa délicate moitié.
Aussitôt dit, aussitôt fait, nous nous pointons à l’heure au rencart, non sans avoir longé une agréable portion de la Seine entre la gare de La Frette et Conflans.
A peine arrivés sur place, notre unité est mise à contribution afin d’extraire une cave à vin de la cave (vide, mille fois hélas, le manant, connaissant nos inclinations et conséquemment prudent, ayant pris soin d'écarter de notre chemin toute topette égarée, rendant ainsi vaine toute tentative de pillage: la Politique de la Terre Brûlée aux confins du Vexin, c'est vexant) qui la retient prisonnière : le palpitant monte, un peu, et ca sera la seule fois de la journée.
Nous finissons le ratissage de la zone par une visite de l’atelier de El Singe, qui prend visiblement du plaisir à restaurer avec brio tous les rebus que Khunsa a finalement regretté d’acheter, soit le jour même, soit après avoir fait mûrir ses biens en cave jusqu’à obtention d’une délicieuse patine de tanins oxydés, faisant ainsi preuve d'un dextérité largement supérieure à celle de son frère ainé, pourtant plus proche, en apparence du moins, des Hominidés communément répandus.
Enfin, "brio", faut quand même le dire vite, l'Australopithèque m'a quand même regardé de son oeil torve et intrigué régler deux de ses vélos (tache lourde et complexe en vérité: un demi-tour de tournevis et un tour de clé Allen), avant de m'avouer, le torse gonflé d'importance qu'il voulait apprendre un métier pour faire comme les Homo Sapiens, et passer le certificat professionnel de mécanicien en cycles. j'en suis encore pantois.
Mon instinct de Lansquenet m’ayant dicté de regarder la cartographie la veille au soir, deux choix s’offraient en fait à nous : la forêt de l’Hautil, sur une boucle extérieure de la Seine, agréablement vallonnée, et parcourue de petites traces ludiques, et celle de Saint-Germain, plate comme un fond d’assiette, au coeur d'une boucle de la Seine. Je m’empressai de suggérer insidieusement la première solution, mais mes comparses refusèrent d’un bloc de reconnaître mes qualités pourtant évidentes de leader charismatique, et nous nous empressâmes de nous diriger vers la deuxième option, El Sïnge tenant à nous démontrer sa parfaite connaissance du secteur.
Débordant d’un enthousiasme communicatif, il nous fit de magistrales démonstrations de ses nouvelles cales automatiques, et de la technique innovante développée par ses soins lors de franchissements des rares obstacles qui ont tenté de s’opposer notre progression. Je me sens dans l’obligation de vous la faire partager, car elle gagne manifestement à être connue, et peut se résumer schématiquement ainsi :
1 - Ne surtout pas anticiper les obstacles
2 – Arriver sur l’obstacle avec la vitesse la plus élevée possible que l’on puisse atteindre pour être absolument certain de NE PAS réussir son franchissement
3 – Comme dans les trains, attendre l’arrêt complet du véhicule avant de poser pied à terre
4- A la différence des trains, qui, je vous le rappelle, possèdent plus de deux roues, et bénéficient donc d’une stabilité qu’on pourrait qualifier d’intrinsèque, une fois le vélo couché à l’horizontale, toujours solidement tenu entre les jambes, décrocher victorieusement les pédales, se relever vivement en s’époussetant, et franchir fièrement l’obstacle à côté de son vélo.
Je tiens ici à saluer la ténacité de El Sïngé, qui, malgré nos premiers commentaires légèrement dubitatifs lors des premières démonstrations, n’a pas hésité à persévérer courageusement malgré divers hématomes et contusions en formation.
Peut être conviendrait-il d’ailleurs qu’il organise des stages de formation sur sa prometteuse technique, réservés évidemment aux membres du forum ; Ceux d’entre vous qui seraient intéressés n’hésiteront pas à le contacter par MP.
Nous avons ainsi gaillardement roulé en VTT sur des allées forestières quasi-bitumées, et parfaitement fréquentables en vélo de route, et ce, pendant près d’une heure, avant de rejoindre les parties techniques suggérées par notre nouveau mentor, non sans avoir conquis le point culminant du Massif, le terre plein du rond point au croisement de plusieurs allées, surplombant majestueusement la Seine de près de 35cm.
Vous savez tous mon intérêt pour la découverte de la faune, qui donne au VTT, à mes yeux fatigués, un charme que la route ne possède pas.
Je fus satisfait au-delà de toutes mes espérances :
Au deuxième virolo dans un petit sentier monotrace, j’ai immédiatement été intrigué par la présence d’innombrables petits monticules assez semblables aux taupinières, et de champignons allongés et translucides, poussant drûment en massifs touffus de part et d’autre du sentier. Mais la vive allure imposée par notre organisateur, tout à sa joie de nous faire parcourir son secteur de prédilection et au plaisir de travailler ses trajectoires, ne m’a pas permis d’identifier avec précision ces espèces endémiques avant quelques centaines de mètres.
Et là, c’est un véritable sentiment de terreur qui s’est emparé de moi quand j’ai – enfin- compris que nous roulions dans les restes de condoms gluants et d’étrons foutreux d’un haut lieu de rencontres des disciples de Sodome. Toute chute nous était, à Khunsa et à moi-même, désormais interdite, à peine de grand déshonneur, tandis que El Sïnge, continuait avec force ses pithécanthropiques gesticulations, se vautrant avec une joie démoniaque dans le stupre et la fange protéinée, le regard de braise, comme habité, à chaque application de sa Technique !
La sortie de la zone fut, comme vous pouvez l’imaginer, longue et dangereuse, et nous n’eûmes que trop le loisir de méditer sur les vertus laxatives des rapports antéro-postérieurs.
Vous savez également l’effet diurétique d’un stress intense, plus communément appelé « le Pipi de la Peur », celui-là nous fut également interdit, aucun accès à Internet ne nous permettant de vérifier si les blennorragies, gonorrhées, castapianes, chtouilles et autres chaudes-pisses étaient susceptibles de ses transmettre lors d’une miction sur un tronc d’arbre.
Force est de reconnaître que nos nerfs et notre mental ont été, plus durement que jamais, mis à l’épreuve et c’est mentalement au bout de nous-mêmes que nous avons fini par rejoindre le domicile de notre hôte.
Il nous a alors magistralement régalé d’une bière, et de deux biscottes improprement appelées « Croque Monsieur » par ses soins, mais je ne peux désormais m’empêcher d’y voir une forme de verbalisation de ses coupables inclinations.
C’est ainsi bien las que nous avons rejoint la gare de Conflans, afin de finir notre périple, que dis-je notre virile épopée.
Ah oui, j’oubliais l’essentiel, le chiffre sans lequel aucune narration de sortie vélocipédique n’est complète, la distance parcourue, et là, tenez vous bien : 97 km en VTT, pas moins, dont, il est vrai, 70 accomplis assis dans le train, le vélo néanmoins à portée de mains et 12 sur route.
Une seule conclusion s’impose dès lors : le KGB règne en maître incontesté sur les sorties à tendance tocardisante, et nos amis, mais, ne nous voilons pas la face, également concurrents du SCARM (Sporting Club des Authentiques Rides de Merde), qui se contentent, petits bras qu’ils sont, de PRETENDRE organiser des sorties douteuses, auront fort à faire pour rivaliser avec nous en cette éminente matière (fécale?).
Votre dévoué Baron,
Ungern
P.S : Je tiens à la disposition des (a)mateurs éventuels l’AUTHENTIQUE paire de pneus utilisée sur cette mémorable sortie, toujours nantie des 2500 ADN masculins prélevés sur zone, aux fins de fichage éventuel des impé(n)étrants.
Je vous rappelle à toutes fins utiles que tout fichier informatisé doit être déclaré à la CNIL, et que s’agissant de catégories particulières de la population, il est impératif de déclarer ledit fichage est dicté par un impératif de recherche scientifique, à peine de sanction pinale.