Autant le dire tout de suite : j'ai deux mains gauches. Et à chaque fois que j'entreprends un travail manuel (ponçage de volets, vidange de moto, peinture de plafond…), soit je m'arrête en cours de route soit j'abdique et je refile le bébé à quelqu'un que j'estime plus compétent. Bref, je n'ai pas l'âme d'un bricoleur et encore moins d'un restaurateur de vélo.
Sauf que là, c'est différent.
J'ai trouvé sur Leboncoin ce vieux MBK modèle Grand Touring (circa 1984), complet mais un peu dégueu. Et pour cause, il avait été remisé dans un garage pendant plusieurs dizaines d'années et s'il semblait être complet, il était difficile sous la couche de graisse et de poussière, de savoir s'il était encore fonctionnel. Je savais seulement qu'il était à peu près à ma taille et qu'il n'allait pas me coûter un bras.
L'affaire fut conclu rapidement (j'ai quand même fait 250 bornes en bagnole pour aller le chercher mais j'avais mis mon Trek dans le break pour aller pédaler dans les cols alentour histoire de justifier ce déplacement pas développement durable du tout).
J'ai alors entrepris de le démonter intégralement, en prenant soin de photographier chaque pièce, presque chaque vis, que je rangeais ensuite dans un petit sac en plastique pour ne rien paumer avant le grand nettoyage puis le moment fatidique du remontage.
Entre temps, il a fallu laver, dégraisser, dérouiller. Et regraisser tout ce qui doit être en mouvement là-dessus ou appelé à être vissé ou dévissé. J'ai réussi à conserver la chaîne d'origine (j'ai quand même pété mon dérive-chaîne à forcer comme un damné pour essayer de virer ce p... de point dur). J'ai aussi failli perdre toutes les billes du jeu de direction (je savais pas comment tout ça marchait alors forcément, il y a eu quelques surprises).
Le gros investissement, ça a été la selle Brooks Team Pro, la guidoline Ritchey classic et les Schwalbe Marathon Plus 700x32C (dont ma seule crainte étaient qu'ils ne passent pas… mais j'avais envie de bons gros pneus). J'ai adapté comme j'ai pu des cocottes Cane Creek et, par bonheur, ça passe sans se coincer dans les double leviers de freins.
Le résultat, je l'aime bien et surtout, il m'a permis de restaurer aussi… une certaine confiance en moi :-) Il n'y a que les réglages (et la pose de la guidoline, je tenais à ce que ce soit fait proprement), que j'ai fait faire par mon bouclard préféré, Luberon Bike Shop (Apt, 84).
J'ai eu un peu honte de leur apporter mon spad d'un autre âge, eux qui vendent des biclounes à 4000 balles en carbone (avec des coloris super moches). Mais il ont été aussi sympa que compétents et même euh… bienveillants (tout le monde n'a pas forcément envie de se coltiner le réglage de freins à tirage central mais j'avais été sympa, je leur avais fourni les câbles d'origine histoire qu'ils ne galèrent pas trop).
Après, il ne lui manquait que quatre sacoches et demi. Ensemble que j'ai trouvé sur LBC. Et que j'ai pu aller tester la semaine dernière sur 50 kilomètres entre Rustrel, Bonnieux et Saignon. 31,5 kg de bonheur sur la balance ! C'est trop et je vais alléger tout ça mais c'était important de tester l'ensemble chargé comme un baudet car j'envisage de partir en Toscane avec cet été en autonomie. La démultiplication est top pour ce type de parcours et il n'y a guère que la Brooks à tanner un peu car pour le moment, c'est elle qui me tanne encore le cul. D'ici 900 kilomètres, tout devrait rentrer dans l'ordre !
Bref, tout ça pour dire à celles et ceux qui auraient deux mains gauches comme moi et un vélociste sympa et passionné pas loin de chez eux pour peaufiner les réglages, que rien, absolument rien n'est impossible !
Et maintenant, j'ai comme une envie de ressortir ce vieux VTT qui pourrit à la cave pour en faire... tout à fait autre chose que ce qu'il est. Mais d'abord, je vais aller pédaler un peu...
Dernière édition par zoom allure le Ven 28 Aoû 2020 - 0:46, édité 3 fois