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-Clément- Dim 13 Nov - 22:28Introduction:
Il s’agit d’un petit voyage de cinq jours datant d'août dernier. Ma chère amie Tiphaine et moi avons réalisé une boucle de 443 km sur un tandem vintage. Nous sommes partis du Sancerrois, nous avons traversé la Sologne, nous sommes entrés en Touraine puis nous sommes revenus vers Sancerre en passant par le département de l’Indre.
Dans ces régions, il existe une source inépuisable de lieux passionnants à visiter. J’espère que le détail de cet itinéraire pourra vous intéresser et vous inspirer pour vos prochaines sorties cyclotouristiques en Région Centre.
Jour I :
On gonfle les pneus de la machine et c’est le départ à 08H30, situé près de Sancerre.
La machine est un Tandem Follis Type-Poly (1982) agrémenté d’un porte-bagage avant surbaissé en inox, de repose-mains pour le stocker et de sacoches grande capacité, nobles descendantes des sacoches “Sologne”.
L’itinéraire du jour comporte 111 km et 716 m de dénivelé positif.
A la sortie de Veaugues les côtes commencent, on en retrouvera toute la matinée, quel régal! (avis strictement personnel) En direction de la Tour de Vesvre, on passe devant le Manoir de Vauvredon datant du XVème siècle. Il y a des chambres d'hôtes dans un cadre très charmant.
Un peu plus loin, on atteint rapidement la Tour de Vesvre. C’est une tour massive du XIIème siècle, qui a bien survécu et qui a été admirablement restaurée. Le site historique est déjà unique en son genre mais lorsque que l’on rentre à l’intérieur de la tour, on est immédiatement plongé au Moyen-Age. Cela semble dans son jus comme si le temps s’était arrêté. La charpente est remarquable et l’épaisseur des murs est étonnante.
Jusqu’ici c’était vallonné mais les pourcentages augmentent petit à petit à partir de Neuvy-les-Deux-Clochers. C’est encore raisonnable, on garde un bon rythme, les températures matinales sont agréables. Faire un maximum de kilomètres le matin sera notre devise de toute cette belle semaine d'août.
Nous nous dirigeons vers le village de la Borne. Le paysage change petit à petit, les grands champs et les petits bois privés laissent leur place à un petit paysage de bocage, où l’on devine facilement quelques troupeaux derrière les haies.
La route devient de plus en plus sinueuse, face à nous se dresse une imposante colline vêtue d'une forêt dense, la grande forêt de la Borne. Petite pause hydratation avant d’emprunter une rampe de 2,5 km à 5%. Je me souviens bien de ce moment où deux cyclosportifs nous ont rattrapés juste en bas, cela nous a bien stimulé pendant la montée. En effet nous sommes restés sur le plateau moyen et la volonté de ne pas se faire doubler à fait tout le travail, c’est vraiment bien passé.
A quelques tours de roues du point culminant, se trouve l’étonnante création du céramiste Jean Linard. Il a construit une cathédrale de céramique dans son jardin à partir de 1983. Sa maison accueille également un musée. C’est un lieu très surprenant à découvrir.
Après la station radio, la route ne forme plus qu’une interminable ligne droite qui fend la forêt comme une balle de chasseur. Là c’est beau, je vise l’horizon, passage sur le petit pignon, les mains en bas du guidon, je dégaine le grand plateau. On s’élance à vive allure sur une pente douce. Avec l’inertie de notre convoi, c'est un vrai bonheur de franchir les petites bosses. Cette voie majestueuse est bordée de fougères aussi vertes qu’un Helyett. Les branches s’embrassent souvent au-dessus de nos têtes jusqu’au petit village de potiers, la Borne.
Dans l’ordre, on y trouve une bonne boulangerie (pour les pâtisseries, je recommande leur “jésuite”).
Ensuite, il y a le centre de céramique contemporaine, cette galerie d’art est très intéressante. On y retrouve de nombreuses pièces. C’est un lieu très inspirant pour développer sa créativité. A côté se trouve un musée de sculptures anciennes, les collections changent, on y apprend plein de choses notamment sur le métier de potier. Puis il y a une épicerie et des restaurants.
A la sortie du village se dessine une longue descente qui nous offre le bon élan pour rejoindre Henrichemont sans appuyer. Sur la place principale se trouve un bar simpliste, mais pratique, le personnel est aimable pour remplir les bidons. La ville suivante se trouve ensuite à quelques 22 km plus loin sur notre parcours.
En sortant d'Henrichemont, on emprunte une petite départementale paisible (D22). On croise une belle allée cavalière où autrefois se trouvait une ligne de chemin de fer à voie unique de l’ancienne Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (PO). J’aime beaucoup l’architecture si particulière des vieilles petites gares et des viaducs du Berry. Un jour j’écrirai un récit ayant pour sujet le cyclotourisme ferroviaire dans la région.
Ensuite, il y a une bonne montée pour atteindre la forêt domaniale de Saint-Palais. Désormais, nous aurons principalement des descentes et du plat.
On se propulse jusqu’à Méry-ès-Bois. A la sortie du village on atterrit sur une départementale plus importante. Il y a quelques véhicules qui roulent vite, il va falloir appuyer plus fort. La route est propre, place au plus grand développement (8,07m), dès lors on se met à pédaler à fond jusqu’à en avoir des larmes, mais on continue. La pause déjeuner est prévue quelques kilomètres plus loin à Neuvy-Sur-Barangeon. Le paysage défilait vite, je me sentais flotter. J’avais l’impression de piloter un vélo de course.
A Neuvy, on retrouve deux restaurants, une boulangerie et des toilettes publiques.
Après un léger picnic on repart aussitôt jusqu’au prochain village, Theillay.
Le soleil est haut et malgré les 17 km à travers les bois, il nous assèche. On fait une longue pause à l’étang de la Frégeolière à Theillay. A l’ombre d’un platane centenaire, nous posons nos matelas face au plan d’eau pour faire une sieste et jouer au backgammon. C’est un endroit agréable et relaxant. C’est grâce à Tiphaine que nous avons découvert cet endroit. L’une de ses nombreuses qualités est de lire en un clin d'œil tous les panneaux environnants. Souvent elle repère plus de choses. Mais selon moi, conduire un tandem chargé en position course avec trois plateaux en passage au cadre demande un tout petit peu plus de concentration dans la circulation que sur un vélo classique, surtout au niveau des ronds-points et en ville. Sur un tandem, on change plus souvent de vitesses et en ville on adopte une conduite très souple. Depuis quelques temps seulement je pense enfin à chaque fois à prévenir des moindres déformations de la chaussée (dos d'ânes, trous, bosses…ou même rats gondins…)
Puis nous reprenons la route à travers la nature sur la silencieuse D41, en direction de la rivière du Cher.
On a fait d’une traite les 35 km jusqu’à Chabris. Nous marquons l’arrêt au Café du Commerce de Chabris, c’est un café pratique pour s'arrêter rapidement, on peut facilement surveiller sa monture.
Enfin, il reste 9 km pour aller au camping municipal de Selle-sur-cher. “Les Châtaigniers" est un grand camping très bien situé. Les sanitaires sont propres et pratiques. Je me souviens que nous avons payé seulement 7,44 € pour deux personnes avec les taxes pour une nuit.
Une fois le campement installé, nous sommes allés visiter ce joli petit village. Nous avons dîné près du château, face au Cher.
Jour II :
L’étape du jour est de 58 km et de 259 m de dénivelé positif pour relier Selles-sur-Cher à Chenonceaux et faire des courses.
Nous avons d’abord longé le Canal de Berry. Puis nous sommes montés rejoindre la route des vins après la traversée du Pont-Canal sur la Sauldre. Attention, la côte est raide (11%)! C’est passé, en zigzaguant… mais c’est passé quand même.
La route des vins est une belle petite route, peu fréquentée. Elle s’inscrit au milieu des vignes. Elle offre de beaux panoramas sur la proche Touraine. Les virages sont agréables, on peut bien se pencher, la route est en bon état mais attention aux ralentisseurs fréquents qui prennent toute la largeur.
La route est vallonnée jusqu’aux Noyers-sur-Cher, ensuite l’itinéraire est plat jusqu’à Chenonceaux.
On a foncé sur la D176, jusqu’à Montrichard, où l’on s’est arrêté pour manger notre casse-croûte. Cette route parallèle au Cher est bordée de maisons troglodytes. Montrichard est une ville ancienne intéressante.
Je précise que nous sommes passés par Bourré après avoir bien parcouru la route des vins!
Ensuite au bord de l’eau, nous avons rejoint un merveilleux chemin constitué uniquement de trous et de racines. Mais il conduit jusqu’au pied du pont-levis du Château de Chenonceau. Et çà! C’est une arrivée spectaculaire et unique en son genre.
En pleine nature, ce joyau s’érige au-dessus des flots.
On s’installe au camping Canoë Company, c’est un excellent camping pour les cyclotouristes. C’est situé proche du château, il y a une cuisine à partager, le terrain est naturel et c’est abordable. On a payé 9,50€ pour deux. En plus on peut louer des canoës et admirer le château sous un autre angle. On devait en faire mais la chaleur nous a abattu.
Jour III :
L’étape du jour consistait à relier Chenonceaux à Azay-le-Rideau en passant par le centre historique de Tours et par le château de Villandry. Tout ceci en seulement 63 km et 332 m de dénivelé positif.
Partis tôt le matin, nous nous sommes dirigés vers le Nord en direction de la Loire. Nous l’avons longé jusqu’à Tours. C’est à l’approche de la ville, que nous avons croisé les deux premiers cyclotouristes de notre parcours. Les suivants ne seront pas très nombreux en fin de compte. Ils étaient probablement débutants. Ils avaient de très gros pneus, les sacoches à l’arrière et une position plus que relevée…
La Cathédrale Saint-Gatien nous a beaucoup plu, c’est un très beau monument.
Plus loin, dans le centre-ville, notre convoi n’est pas passé inaperçu.
Puis, à la sortie de Tours, nous avons découvert une voie verte qui longe le Cher. La piste est superbe! C’est ombragé et cela roule bien, les paysages sont jolis.
Arrivés devant le château de Villandry, on faisait tourner les têtes. Dans l’ensemble, nous n’avons pas croisé beaucoup de monde pendant notre voyage. Mais les gens sont toujours étonnés de nous voir arriver. C’est amusant d’observer comme le tandem impressionne. On parle plus facilement aux autres avec un tandem.
La visite intérieure du Château de Villandry ne nous a pas trop enchantés. La cour avec ses belles façades était déjà plus intéressante. Nous avons beaucoup aimé le point de vue à la fin de la visite qui offre un panorama sur tout le parc. Les jardins sont extraordinaires. Intensément colorés avec des dessins et des aménagements très soignés, on dirait de riches tapisseries vu du haut des remparts.
En reprenant la route, cela monte aussitôt dans le vieux village. En passant par notre itinéraire, il faut franchir 2 collines pour arriver à Azay-le-Rideau. Au début, les côtes ne posaient pas de problèmes, les routes étaient ombragées, mais je me souviens qu’en début d’après-midi le soleil tapait vraiment fort et que c’était de plus en plus dur à supporter. En plus, peu avant Azay-le-Rideau, nous sommes passés par 2 descentes à 10% qui se terminaient par un stop. Heureusement, les 3 freins bien réglés ont réussi à chaque fois à nous arrêter, mais j’avoue que je n’avais plus beaucoup de marge, c’était toujours juste à temps. De plus les poignées MAFAC double commande demandent pas mal de force. J’aurais dû allonger mon parcours pour gagner davantage de sécurité.
Azay est au milieu de notre parcours total, donc on y avait réservé une chambre d'hôtel à deux pas du château pour passer une nuit plus confortable que sur un matelas d’un centimètre d’épaisseur. L'hôtel de Biencourt est une ancienne école. C’est un hôtel parfait, il est abordable et bien situé. Il est doté d’un garage à vélo, les chambres sont assez spacieuses et décorées, le personnel est très aimable et on peut se servir de petits-déjeuners copieux et variés.
Le Château d’Azay-le-Rideau est celui que j’ai préféré. Tiphaine et moi avons beaucoup aimé le visiter en soirée, avec la luminosité du coucher de soleil, c’était inoubliable. C’est un très beau château, aménagé et la visite est bien orchestrée. Le jardin est très agréable et son plan d’eau sublime le domaine.
Jour IV :
Départ pour Loches, il faut compter 50 km et 377 m de dénivelé pour rejoindre la forteresse.
Même si le début de parcours est très bucolique avec ses petits potagers et ses grands jardins le long de la route, le paysage change assez rapidement. L’itinéraire est plat, les forêts ont cédé leur place à d’interminables champs. Ici l’agriculture est intense et les seuls véhicules que vous pourrez croiser sont des tracteurs.
On traverse des patelins aux noms rigolos comme Thilouze, Villeperdue (porte bien son nom), Le Louroux ou bien Dolus-le-Sec.
Dans la commune de Le Louroux, nous sommes passés à travers bois, par une allée forestière pour s’imprégner plus de la nature. Le chemin n’était pas roulant du tout. Lorsque que l’on pédalait, les herbes arrivaient parfois jusqu’à nos genoux. On a été vite récompensés par la présence d’une impressionnante biche, à 2 m de nous. Puis on a continué jusqu’à rejoindre une route. Ce détour forestier nous a apporté un peu de fraîcheur.
L'arrivée à Loches se fait toute seule, il y a beaucoup de monde dans cette ville. Les touristes sont partout, le camping est plein et il y a très très peu de cyclistes. La voiture est reine dans cette région. Dans cette ville, il n'y avait qu'un camping haut de gamme. Au début, je n’étais pas content, on avait pris le dernier emplacement. Nous nous étions retrouvés avec un 50 m carré en plein soleil, il faisait 36° à l’ombre, c’était insupportable. Moi j’aime les campings simples avec des grands terrains où on peut se mettre n’importe où et où les gens sont aimables et se disent “bonjour”. J’en ai rien à faire de pouvoir aller me baigner dans une piscine quand toute la campagne brûle autour et je n’ai pas besoin d’avoir un espace aussi grand qu’un appartement ou bien d’avoir des allées goudronnées. De plus à cause des haies de séparation, les gens se gênent moins pour faire du bruit. Je trouve que dans ce genre de camping de luxe, les gens se respectent moins et ces campings respectent moins la nature. Bref, la sobriété est la solution dans tous les domaines.
La ville médiévale est charmante, la forteresse et le donjon principal sont super intéressants. Je crois que de tous les châteaux, c’est celui-ci que Tiphaine a préféré visiter. C’est grand et on s’est bien amusés à tout parcourir. En fin de journée, il y a moins de monde et c’est tellement plus agréable pour profiter.
Jour V :
C’est le jour du retour à Sancerre, on devait faire au moins un jour de plus mais à cause de la chaleur on a préféré rentrer plus vite avec une partie en train entre Vierzon et Nevers. Donc le matin on a fait 100 km environ entre Loches et Vierzon. Puis l'après-midi nous avons roulé sur 56 km entre Nevers et Sancerre. Le dénivelé total du jour était de 906 m.
On aurait dû passer par le Château de Valençay et par la vieille ville de Bourges mais ce sera pour une prochaine fois.
En sortant de Loches, on monte un peu en direction de Montrésor, c’est un magnifique village avec un autre beau château.
Le matin était vallonné, mais il n’y a pas de côtes importantes. C’était juste un peu difficile à la fin en allant à la gare de Vierzon qui est haut perchée, lorsque que l’on vient de la piste cyclable qui longe le Canal de Berry.
Plus en amont, nous avons fait la rencontre d’un cyclotouriste en provenance du Mans. Il roulait seul sur une superbe randonneuse CYFAC récente. Il nous a collé au train pendant un petit moment et nous a avoué juste avant que l’on se sépare qu’on avait fait “péter la vitesse de son compteur”. Cela nous a flattés, il faut dire qu’on savait qu’il fallait avaler le plus de borne possible pour ne pas rouler entre 12h et 14h.
Je me souviens qu’on a franchi toutes les bosses en 52x20. Mais sur le plat on roule plutôt en 52x17. J’en parle parce que j’étais content de pouvoir utiliser mes braquets habituels malgré la prise au vent des sacoches, je pensais qu’on aurait été plus gênés. Mais Tiphaine et moi nous aimons bien rouler vite et c'est vrai que l'on se donne à fond sur ce Follis. Grâce à son excellente qualité de fabrication et son bon état de fonctionnement, c’est facile de l’emmener. Sur le plat, on était toujours entre 27 et 32 km/h.
Sur le quai de la gare: dégustation d’un Valençay avec un un pain aux raisins, figues et abricot, le tout acheté en chemin à la boulangerie Teleguei de Varennes-sur-Fouzon. C’était très bon, il y a beaucoup de choix dans cette boulangerie. Elle fait aussi épicerie, ça montre à quel point le coin est ravitaillé par les corbeaux.
Dans le TER, on a rencontré un cyclotouriste assez atypique. Il voyageait sur de longues distances seul sur un Peugeot Tourmalet modifié, assez fatigué et trop petit pour lui. Il nous racontait qu’il dormait parfois n’importe où dans un champ ou le long des routes, mais ce qu’il m’a le plus surpris était l’état de ses cartes routières. Il n’avait pas de smartphone et ce n’est pas grave du tout! Les cartes seules sont suffisantes.
Or lui, il avait la cinquantaine passée et il utilisait encore les cartes de ses parents. Elles étaient toutes déchirées. Il disait qu’il avait parfois quelques surprises mais que globalement les choses n’avaient pas beaucoup changé. Je crois qu’il devait aller en direction d’Autun en partant de Nevers mais qu’il ne savait pas où dormir dans le Morvan. Il m’avait demandé de vérifier si un camping dont il se souvenait existait toujours.
D’un côté j’étais surpris de voir quelqu’un se déplacer sans trop prévoir son itinéraire, mais d’un autre côté je suis plutôt resté jaloux de cette part d’aventure qui devient de plus en plus rare dans nos sociétés. De mon côté, j’avais prévu chaque itinéraire journalier sur google maps. J’avais épluché les étapes une par une sur Street View, pour affiner les chemins pour passer par des endroits soit plus jolis ou plus roulants ou moins fréquentés. J’avais ensuite classé ces étapes dans des dossiers répertoriés par jour. Chaque jour je n’avais qu’à lancer le raccourci de l’itinéraire et à écouter la direction donnée par une enceinte connectée placée dans la sacoche avant. C’est très pratique et ça marche très bien mais au final je trouve cela vraiment trop facile. Avec notre smartphone, nous ne sommes jamais perdus. On sait toujours où l’on est et on a tendance à moins faire attention à la signalisation et aux points de repères habituels. Alors je me pose des questions: Est-ce raisonnable d’avancer d’une manière aussi connectée? Comment pourrais-je inclure davantage ce sentiment d’aventure totale dans mes voyages? Devrais-je plus me lancer sans internet comme à mes débuts? Ne serais-je pas frustré de tomber sur une route moche, ou très fréquentée ou impraticable avec des pneus fins? Tiphaine m’aurait-elle laissé tomber si on mettait le double de temps tous les jours? Comment m’organiserai-je lorsque j’irai loin, longtemps et dans un pays inconnu?
En sommes je pense que la prochaine fois où je partirai en voyage seul, je n’utiliserai pas internet, ni de gps. Juste des cartes routières actuelles et une boussole suffiront.
A Nevers nous reprenons notre chemin. Pour rejoindre la Loire à vélo, il faut sortir de la ville par une zone commerciale désagréable mais cela ne dure pas longtemps.
Ensuite l’itinéraire est plat jusqu’à Saint-Bouize.
Sur la Loire à vélo, tout d’un coup en plein cagnard, la roue avant crève. C’était à cause de l’antique fond de jante en coton tressé qui s’était vrillé. Heureusement, j’ avais emporté 2 fonds de jante neufs et la clé de 16 nécessaire (pas évident à trouver). Pour changer la chambre, j’ai essayé d’aller vite mais je me sentais petit à petit me transformer en plasma. Comme par hasard nous avons croisé plusieurs cyclistes à ce moment-là. Ils étaient tous très gentils et ont demandé si on avait bien tout ce qu’il nous fallait avant de repartir.
Nous avons même croisé un membre du forum qui a reconnu mon tandem. Dans mes souvenirs, il roulait sur un Motobécane course, orange vif et noir.
Avec ma vieille pompe, je n’ai pas réussi à donner une pression convaincante, donc nous avons fait un détour par un garage de camions à Beffes pour mettre une pression plus importante.
Le reste du parcours s’est bien déroulé, on a fait la course avec un troupeau de buffles. En effet la Loire à Vélo traverse la Ferme des Barreaux à Herry, une ferme exotique où il y a plein d’animaux et un très bon restaurant, où l’on cuisine le canard sous toutes ses formes. Plus loin, le long d’un ruisseau on a eu la chance d’observer une loutre avec ses petits.
Enfin, une dernière montée et on arrivait tranquillement mais bien affamés.
En bonus : Jour VI :
Pour finir cette belle semaine de vacances, nous sommes allés faire un petit tour de 27 km jusqu’à Sancerre sans les sacoches mais en passant par la côte de l’Orme au loup (entre 11% et 13% sur 1,5 km) et par d’autres pentes difficiles.
Je remercie infiniment l'exceptionnelle Tiphaine qui est de loin la meilleure copilote du monde.
Il s’agit d’un petit voyage de cinq jours datant d'août dernier. Ma chère amie Tiphaine et moi avons réalisé une boucle de 443 km sur un tandem vintage. Nous sommes partis du Sancerrois, nous avons traversé la Sologne, nous sommes entrés en Touraine puis nous sommes revenus vers Sancerre en passant par le département de l’Indre.
Dans ces régions, il existe une source inépuisable de lieux passionnants à visiter. J’espère que le détail de cet itinéraire pourra vous intéresser et vous inspirer pour vos prochaines sorties cyclotouristiques en Région Centre.
Jour I :
On gonfle les pneus de la machine et c’est le départ à 08H30, situé près de Sancerre.
La machine est un Tandem Follis Type-Poly (1982) agrémenté d’un porte-bagage avant surbaissé en inox, de repose-mains pour le stocker et de sacoches grande capacité, nobles descendantes des sacoches “Sologne”.
L’itinéraire du jour comporte 111 km et 716 m de dénivelé positif.
A la sortie de Veaugues les côtes commencent, on en retrouvera toute la matinée, quel régal! (avis strictement personnel) En direction de la Tour de Vesvre, on passe devant le Manoir de Vauvredon datant du XVème siècle. Il y a des chambres d'hôtes dans un cadre très charmant.
Un peu plus loin, on atteint rapidement la Tour de Vesvre. C’est une tour massive du XIIème siècle, qui a bien survécu et qui a été admirablement restaurée. Le site historique est déjà unique en son genre mais lorsque que l’on rentre à l’intérieur de la tour, on est immédiatement plongé au Moyen-Age. Cela semble dans son jus comme si le temps s’était arrêté. La charpente est remarquable et l’épaisseur des murs est étonnante.
Jusqu’ici c’était vallonné mais les pourcentages augmentent petit à petit à partir de Neuvy-les-Deux-Clochers. C’est encore raisonnable, on garde un bon rythme, les températures matinales sont agréables. Faire un maximum de kilomètres le matin sera notre devise de toute cette belle semaine d'août.
Nous nous dirigeons vers le village de la Borne. Le paysage change petit à petit, les grands champs et les petits bois privés laissent leur place à un petit paysage de bocage, où l’on devine facilement quelques troupeaux derrière les haies.
La route devient de plus en plus sinueuse, face à nous se dresse une imposante colline vêtue d'une forêt dense, la grande forêt de la Borne. Petite pause hydratation avant d’emprunter une rampe de 2,5 km à 5%. Je me souviens bien de ce moment où deux cyclosportifs nous ont rattrapés juste en bas, cela nous a bien stimulé pendant la montée. En effet nous sommes restés sur le plateau moyen et la volonté de ne pas se faire doubler à fait tout le travail, c’est vraiment bien passé.
A quelques tours de roues du point culminant, se trouve l’étonnante création du céramiste Jean Linard. Il a construit une cathédrale de céramique dans son jardin à partir de 1983. Sa maison accueille également un musée. C’est un lieu très surprenant à découvrir.
Après la station radio, la route ne forme plus qu’une interminable ligne droite qui fend la forêt comme une balle de chasseur. Là c’est beau, je vise l’horizon, passage sur le petit pignon, les mains en bas du guidon, je dégaine le grand plateau. On s’élance à vive allure sur une pente douce. Avec l’inertie de notre convoi, c'est un vrai bonheur de franchir les petites bosses. Cette voie majestueuse est bordée de fougères aussi vertes qu’un Helyett. Les branches s’embrassent souvent au-dessus de nos têtes jusqu’au petit village de potiers, la Borne.
Dans l’ordre, on y trouve une bonne boulangerie (pour les pâtisseries, je recommande leur “jésuite”).
Ensuite, il y a le centre de céramique contemporaine, cette galerie d’art est très intéressante. On y retrouve de nombreuses pièces. C’est un lieu très inspirant pour développer sa créativité. A côté se trouve un musée de sculptures anciennes, les collections changent, on y apprend plein de choses notamment sur le métier de potier. Puis il y a une épicerie et des restaurants.
A la sortie du village se dessine une longue descente qui nous offre le bon élan pour rejoindre Henrichemont sans appuyer. Sur la place principale se trouve un bar simpliste, mais pratique, le personnel est aimable pour remplir les bidons. La ville suivante se trouve ensuite à quelques 22 km plus loin sur notre parcours.
En sortant d'Henrichemont, on emprunte une petite départementale paisible (D22). On croise une belle allée cavalière où autrefois se trouvait une ligne de chemin de fer à voie unique de l’ancienne Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (PO). J’aime beaucoup l’architecture si particulière des vieilles petites gares et des viaducs du Berry. Un jour j’écrirai un récit ayant pour sujet le cyclotourisme ferroviaire dans la région.
Ensuite, il y a une bonne montée pour atteindre la forêt domaniale de Saint-Palais. Désormais, nous aurons principalement des descentes et du plat.
On se propulse jusqu’à Méry-ès-Bois. A la sortie du village on atterrit sur une départementale plus importante. Il y a quelques véhicules qui roulent vite, il va falloir appuyer plus fort. La route est propre, place au plus grand développement (8,07m), dès lors on se met à pédaler à fond jusqu’à en avoir des larmes, mais on continue. La pause déjeuner est prévue quelques kilomètres plus loin à Neuvy-Sur-Barangeon. Le paysage défilait vite, je me sentais flotter. J’avais l’impression de piloter un vélo de course.
A Neuvy, on retrouve deux restaurants, une boulangerie et des toilettes publiques.
Après un léger picnic on repart aussitôt jusqu’au prochain village, Theillay.
Le soleil est haut et malgré les 17 km à travers les bois, il nous assèche. On fait une longue pause à l’étang de la Frégeolière à Theillay. A l’ombre d’un platane centenaire, nous posons nos matelas face au plan d’eau pour faire une sieste et jouer au backgammon. C’est un endroit agréable et relaxant. C’est grâce à Tiphaine que nous avons découvert cet endroit. L’une de ses nombreuses qualités est de lire en un clin d'œil tous les panneaux environnants. Souvent elle repère plus de choses. Mais selon moi, conduire un tandem chargé en position course avec trois plateaux en passage au cadre demande un tout petit peu plus de concentration dans la circulation que sur un vélo classique, surtout au niveau des ronds-points et en ville. Sur un tandem, on change plus souvent de vitesses et en ville on adopte une conduite très souple. Depuis quelques temps seulement je pense enfin à chaque fois à prévenir des moindres déformations de la chaussée (dos d'ânes, trous, bosses…ou même rats gondins…)
Puis nous reprenons la route à travers la nature sur la silencieuse D41, en direction de la rivière du Cher.
On a fait d’une traite les 35 km jusqu’à Chabris. Nous marquons l’arrêt au Café du Commerce de Chabris, c’est un café pratique pour s'arrêter rapidement, on peut facilement surveiller sa monture.
Enfin, il reste 9 km pour aller au camping municipal de Selle-sur-cher. “Les Châtaigniers" est un grand camping très bien situé. Les sanitaires sont propres et pratiques. Je me souviens que nous avons payé seulement 7,44 € pour deux personnes avec les taxes pour une nuit.
Une fois le campement installé, nous sommes allés visiter ce joli petit village. Nous avons dîné près du château, face au Cher.
Jour II :
L’étape du jour est de 58 km et de 259 m de dénivelé positif pour relier Selles-sur-Cher à Chenonceaux et faire des courses.
Nous avons d’abord longé le Canal de Berry. Puis nous sommes montés rejoindre la route des vins après la traversée du Pont-Canal sur la Sauldre. Attention, la côte est raide (11%)! C’est passé, en zigzaguant… mais c’est passé quand même.
La route des vins est une belle petite route, peu fréquentée. Elle s’inscrit au milieu des vignes. Elle offre de beaux panoramas sur la proche Touraine. Les virages sont agréables, on peut bien se pencher, la route est en bon état mais attention aux ralentisseurs fréquents qui prennent toute la largeur.
La route est vallonnée jusqu’aux Noyers-sur-Cher, ensuite l’itinéraire est plat jusqu’à Chenonceaux.
On a foncé sur la D176, jusqu’à Montrichard, où l’on s’est arrêté pour manger notre casse-croûte. Cette route parallèle au Cher est bordée de maisons troglodytes. Montrichard est une ville ancienne intéressante.
Je précise que nous sommes passés par Bourré après avoir bien parcouru la route des vins!
Ensuite au bord de l’eau, nous avons rejoint un merveilleux chemin constitué uniquement de trous et de racines. Mais il conduit jusqu’au pied du pont-levis du Château de Chenonceau. Et çà! C’est une arrivée spectaculaire et unique en son genre.
En pleine nature, ce joyau s’érige au-dessus des flots.
On s’installe au camping Canoë Company, c’est un excellent camping pour les cyclotouristes. C’est situé proche du château, il y a une cuisine à partager, le terrain est naturel et c’est abordable. On a payé 9,50€ pour deux. En plus on peut louer des canoës et admirer le château sous un autre angle. On devait en faire mais la chaleur nous a abattu.
Jour III :
L’étape du jour consistait à relier Chenonceaux à Azay-le-Rideau en passant par le centre historique de Tours et par le château de Villandry. Tout ceci en seulement 63 km et 332 m de dénivelé positif.
Partis tôt le matin, nous nous sommes dirigés vers le Nord en direction de la Loire. Nous l’avons longé jusqu’à Tours. C’est à l’approche de la ville, que nous avons croisé les deux premiers cyclotouristes de notre parcours. Les suivants ne seront pas très nombreux en fin de compte. Ils étaient probablement débutants. Ils avaient de très gros pneus, les sacoches à l’arrière et une position plus que relevée…
La Cathédrale Saint-Gatien nous a beaucoup plu, c’est un très beau monument.
Plus loin, dans le centre-ville, notre convoi n’est pas passé inaperçu.
Puis, à la sortie de Tours, nous avons découvert une voie verte qui longe le Cher. La piste est superbe! C’est ombragé et cela roule bien, les paysages sont jolis.
Arrivés devant le château de Villandry, on faisait tourner les têtes. Dans l’ensemble, nous n’avons pas croisé beaucoup de monde pendant notre voyage. Mais les gens sont toujours étonnés de nous voir arriver. C’est amusant d’observer comme le tandem impressionne. On parle plus facilement aux autres avec un tandem.
La visite intérieure du Château de Villandry ne nous a pas trop enchantés. La cour avec ses belles façades était déjà plus intéressante. Nous avons beaucoup aimé le point de vue à la fin de la visite qui offre un panorama sur tout le parc. Les jardins sont extraordinaires. Intensément colorés avec des dessins et des aménagements très soignés, on dirait de riches tapisseries vu du haut des remparts.
En reprenant la route, cela monte aussitôt dans le vieux village. En passant par notre itinéraire, il faut franchir 2 collines pour arriver à Azay-le-Rideau. Au début, les côtes ne posaient pas de problèmes, les routes étaient ombragées, mais je me souviens qu’en début d’après-midi le soleil tapait vraiment fort et que c’était de plus en plus dur à supporter. En plus, peu avant Azay-le-Rideau, nous sommes passés par 2 descentes à 10% qui se terminaient par un stop. Heureusement, les 3 freins bien réglés ont réussi à chaque fois à nous arrêter, mais j’avoue que je n’avais plus beaucoup de marge, c’était toujours juste à temps. De plus les poignées MAFAC double commande demandent pas mal de force. J’aurais dû allonger mon parcours pour gagner davantage de sécurité.
Azay est au milieu de notre parcours total, donc on y avait réservé une chambre d'hôtel à deux pas du château pour passer une nuit plus confortable que sur un matelas d’un centimètre d’épaisseur. L'hôtel de Biencourt est une ancienne école. C’est un hôtel parfait, il est abordable et bien situé. Il est doté d’un garage à vélo, les chambres sont assez spacieuses et décorées, le personnel est très aimable et on peut se servir de petits-déjeuners copieux et variés.
Le Château d’Azay-le-Rideau est celui que j’ai préféré. Tiphaine et moi avons beaucoup aimé le visiter en soirée, avec la luminosité du coucher de soleil, c’était inoubliable. C’est un très beau château, aménagé et la visite est bien orchestrée. Le jardin est très agréable et son plan d’eau sublime le domaine.
Jour IV :
Départ pour Loches, il faut compter 50 km et 377 m de dénivelé pour rejoindre la forteresse.
Même si le début de parcours est très bucolique avec ses petits potagers et ses grands jardins le long de la route, le paysage change assez rapidement. L’itinéraire est plat, les forêts ont cédé leur place à d’interminables champs. Ici l’agriculture est intense et les seuls véhicules que vous pourrez croiser sont des tracteurs.
On traverse des patelins aux noms rigolos comme Thilouze, Villeperdue (porte bien son nom), Le Louroux ou bien Dolus-le-Sec.
Dans la commune de Le Louroux, nous sommes passés à travers bois, par une allée forestière pour s’imprégner plus de la nature. Le chemin n’était pas roulant du tout. Lorsque que l’on pédalait, les herbes arrivaient parfois jusqu’à nos genoux. On a été vite récompensés par la présence d’une impressionnante biche, à 2 m de nous. Puis on a continué jusqu’à rejoindre une route. Ce détour forestier nous a apporté un peu de fraîcheur.
L'arrivée à Loches se fait toute seule, il y a beaucoup de monde dans cette ville. Les touristes sont partout, le camping est plein et il y a très très peu de cyclistes. La voiture est reine dans cette région. Dans cette ville, il n'y avait qu'un camping haut de gamme. Au début, je n’étais pas content, on avait pris le dernier emplacement. Nous nous étions retrouvés avec un 50 m carré en plein soleil, il faisait 36° à l’ombre, c’était insupportable. Moi j’aime les campings simples avec des grands terrains où on peut se mettre n’importe où et où les gens sont aimables et se disent “bonjour”. J’en ai rien à faire de pouvoir aller me baigner dans une piscine quand toute la campagne brûle autour et je n’ai pas besoin d’avoir un espace aussi grand qu’un appartement ou bien d’avoir des allées goudronnées. De plus à cause des haies de séparation, les gens se gênent moins pour faire du bruit. Je trouve que dans ce genre de camping de luxe, les gens se respectent moins et ces campings respectent moins la nature. Bref, la sobriété est la solution dans tous les domaines.
La ville médiévale est charmante, la forteresse et le donjon principal sont super intéressants. Je crois que de tous les châteaux, c’est celui-ci que Tiphaine a préféré visiter. C’est grand et on s’est bien amusés à tout parcourir. En fin de journée, il y a moins de monde et c’est tellement plus agréable pour profiter.
Jour V :
C’est le jour du retour à Sancerre, on devait faire au moins un jour de plus mais à cause de la chaleur on a préféré rentrer plus vite avec une partie en train entre Vierzon et Nevers. Donc le matin on a fait 100 km environ entre Loches et Vierzon. Puis l'après-midi nous avons roulé sur 56 km entre Nevers et Sancerre. Le dénivelé total du jour était de 906 m.
On aurait dû passer par le Château de Valençay et par la vieille ville de Bourges mais ce sera pour une prochaine fois.
En sortant de Loches, on monte un peu en direction de Montrésor, c’est un magnifique village avec un autre beau château.
Le matin était vallonné, mais il n’y a pas de côtes importantes. C’était juste un peu difficile à la fin en allant à la gare de Vierzon qui est haut perchée, lorsque que l’on vient de la piste cyclable qui longe le Canal de Berry.
Plus en amont, nous avons fait la rencontre d’un cyclotouriste en provenance du Mans. Il roulait seul sur une superbe randonneuse CYFAC récente. Il nous a collé au train pendant un petit moment et nous a avoué juste avant que l’on se sépare qu’on avait fait “péter la vitesse de son compteur”. Cela nous a flattés, il faut dire qu’on savait qu’il fallait avaler le plus de borne possible pour ne pas rouler entre 12h et 14h.
Je me souviens qu’on a franchi toutes les bosses en 52x20. Mais sur le plat on roule plutôt en 52x17. J’en parle parce que j’étais content de pouvoir utiliser mes braquets habituels malgré la prise au vent des sacoches, je pensais qu’on aurait été plus gênés. Mais Tiphaine et moi nous aimons bien rouler vite et c'est vrai que l'on se donne à fond sur ce Follis. Grâce à son excellente qualité de fabrication et son bon état de fonctionnement, c’est facile de l’emmener. Sur le plat, on était toujours entre 27 et 32 km/h.
Sur le quai de la gare: dégustation d’un Valençay avec un un pain aux raisins, figues et abricot, le tout acheté en chemin à la boulangerie Teleguei de Varennes-sur-Fouzon. C’était très bon, il y a beaucoup de choix dans cette boulangerie. Elle fait aussi épicerie, ça montre à quel point le coin est ravitaillé par les corbeaux.
Dans le TER, on a rencontré un cyclotouriste assez atypique. Il voyageait sur de longues distances seul sur un Peugeot Tourmalet modifié, assez fatigué et trop petit pour lui. Il nous racontait qu’il dormait parfois n’importe où dans un champ ou le long des routes, mais ce qu’il m’a le plus surpris était l’état de ses cartes routières. Il n’avait pas de smartphone et ce n’est pas grave du tout! Les cartes seules sont suffisantes.
Or lui, il avait la cinquantaine passée et il utilisait encore les cartes de ses parents. Elles étaient toutes déchirées. Il disait qu’il avait parfois quelques surprises mais que globalement les choses n’avaient pas beaucoup changé. Je crois qu’il devait aller en direction d’Autun en partant de Nevers mais qu’il ne savait pas où dormir dans le Morvan. Il m’avait demandé de vérifier si un camping dont il se souvenait existait toujours.
D’un côté j’étais surpris de voir quelqu’un se déplacer sans trop prévoir son itinéraire, mais d’un autre côté je suis plutôt resté jaloux de cette part d’aventure qui devient de plus en plus rare dans nos sociétés. De mon côté, j’avais prévu chaque itinéraire journalier sur google maps. J’avais épluché les étapes une par une sur Street View, pour affiner les chemins pour passer par des endroits soit plus jolis ou plus roulants ou moins fréquentés. J’avais ensuite classé ces étapes dans des dossiers répertoriés par jour. Chaque jour je n’avais qu’à lancer le raccourci de l’itinéraire et à écouter la direction donnée par une enceinte connectée placée dans la sacoche avant. C’est très pratique et ça marche très bien mais au final je trouve cela vraiment trop facile. Avec notre smartphone, nous ne sommes jamais perdus. On sait toujours où l’on est et on a tendance à moins faire attention à la signalisation et aux points de repères habituels. Alors je me pose des questions: Est-ce raisonnable d’avancer d’une manière aussi connectée? Comment pourrais-je inclure davantage ce sentiment d’aventure totale dans mes voyages? Devrais-je plus me lancer sans internet comme à mes débuts? Ne serais-je pas frustré de tomber sur une route moche, ou très fréquentée ou impraticable avec des pneus fins? Tiphaine m’aurait-elle laissé tomber si on mettait le double de temps tous les jours? Comment m’organiserai-je lorsque j’irai loin, longtemps et dans un pays inconnu?
En sommes je pense que la prochaine fois où je partirai en voyage seul, je n’utiliserai pas internet, ni de gps. Juste des cartes routières actuelles et une boussole suffiront.
A Nevers nous reprenons notre chemin. Pour rejoindre la Loire à vélo, il faut sortir de la ville par une zone commerciale désagréable mais cela ne dure pas longtemps.
Ensuite l’itinéraire est plat jusqu’à Saint-Bouize.
Sur la Loire à vélo, tout d’un coup en plein cagnard, la roue avant crève. C’était à cause de l’antique fond de jante en coton tressé qui s’était vrillé. Heureusement, j’ avais emporté 2 fonds de jante neufs et la clé de 16 nécessaire (pas évident à trouver). Pour changer la chambre, j’ai essayé d’aller vite mais je me sentais petit à petit me transformer en plasma. Comme par hasard nous avons croisé plusieurs cyclistes à ce moment-là. Ils étaient tous très gentils et ont demandé si on avait bien tout ce qu’il nous fallait avant de repartir.
Nous avons même croisé un membre du forum qui a reconnu mon tandem. Dans mes souvenirs, il roulait sur un Motobécane course, orange vif et noir.
Avec ma vieille pompe, je n’ai pas réussi à donner une pression convaincante, donc nous avons fait un détour par un garage de camions à Beffes pour mettre une pression plus importante.
Le reste du parcours s’est bien déroulé, on a fait la course avec un troupeau de buffles. En effet la Loire à Vélo traverse la Ferme des Barreaux à Herry, une ferme exotique où il y a plein d’animaux et un très bon restaurant, où l’on cuisine le canard sous toutes ses formes. Plus loin, le long d’un ruisseau on a eu la chance d’observer une loutre avec ses petits.
Enfin, une dernière montée et on arrivait tranquillement mais bien affamés.
En bonus : Jour VI :
Pour finir cette belle semaine de vacances, nous sommes allés faire un petit tour de 27 km jusqu’à Sancerre sans les sacoches mais en passant par la côte de l’Orme au loup (entre 11% et 13% sur 1,5 km) et par d’autres pentes difficiles.
Je remercie infiniment l'exceptionnelle Tiphaine qui est de loin la meilleure copilote du monde.
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mais pour la rencontre avec ce cyclo à l’ancienne. S’apercevoir qu’il est possible de faire/penser différemment de soi et de l’apprécier est une richesse qu’offre le voyage.
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