Alors voilà, j'ai ce cadre course qui traine dans la cave depuis un bon moment. C'est un cadre 3 tubes Reynolds 531, avec un morceau de cornouiller dans la fourche, équipé de manière tout à fait classique: Simplex SX500 derrière et Huret machin-chose devant, boîtier de pédalier stronglight et pédalier double 49D, pédales Atom 700, Mafac Racer, potence Philippe, selle cuir Brooks, avec des garde-boues Bluemels et un porte-paquet à l'avant. Le tout date de la deuxième moitié des années 70.
Le cadre est étiquetté Bernard Carré, mais n'a pas les fameuses feuilles de saule sur les haubans. Un petit sondage sur TTV m'a redirigé vers Lejeune, et certains points coincident: les raccords tout d'abord, les pattes Campa, et surtout la butée de frein arrière brasée sur le serrage de selle.
Acheté dans un lot parmi lequel il y avait surtout deux pépites pour lesquelles je n'avais que d'yeux - un Singer cadre CNC et un PY10M de toute beauté - je l'ai démonté et remisé au sous-sol en attendant "plus tard".
Episode 2. Il y a deux mois, ma femme s'est fait voler son vélo devant le ciné, en plein après-midi, ledit vélo pourtant attaché à un arceau, et devant la perte financière et affective nous avons commencé à revoir notre façon de faire. Déjà, 2 U valent mieux qu'un. Ensuite, si le vélo reste plus d'un jour à la gare, elle y va avec son vieux Koga Grantour qui ne craint pas grand chose, un U suffit à dissuader vu la valeur de la machine et les emmerdes potentielles à chourrer un biclou à 50 balles.
De mon côté... je suis bien emmerdé. Car je n'ai ni tromblon déglingué, ni demi-course rouillé, ni hollandais cabossé, ni vtt crasseux, à poser à la gare.
Et puis, je les aime tous, mes vélos. Il y a le routier de la famille, 73 ans dans la tribu, avec son histoire, ses balades, ses rires, ses gamelles; il y a celui que j'ai refait de A à Z, peinture comprise, des heures et des heures de travail et de chinage sur internet pour trouver LA pièce d'origine; il y a celui qui m'a été vendu par le neveu, qui habite le quartier d'à côté, et qui porte toujours la plaque du tonton; il y a le Singer/CNC aussi, bah c'est un Singer, con; et puis ma randonneuse de grande série, c'est qu'une randonneuse de grande série mais c'est elle qui me véhicule à travers tout le département au gré de mes envies avec le barda dans les sacoches, avec laquelle je fais mes plus belles balades avec le fiston, alors pas touche ma randonneuse. Et puis c'est de la belle acier tout ça, du Rubis, du Reynolds, du Vitus 888. Et chacun m'a coûté des sous aussi, et du temps, tous roulants comme au premier jour, ce ne sont pas des vélos à 30€, ça c'est le prix d'un pneu.
Bref.
Donc avant de parcourir leboncoin en quête d'une machine roulante à 30 euros (avec les pneus), et avant d'appeler à ma rescousse ma mère qui héberge à 400 km de là un vieux demi-course MBK familial qui n'attend qu'une nouvelle vie, j'ai ouvert la porte de la cave pour voir ce qui peut bien traîner par là.
- un col de cygne Glorius d'avant-guerre à jantes en chapeau de gendarme, qui attend son tour; pas roulable avant un sacré paquet de travaux; et sans vitesses, c'est pas drôle du tout à Brest;
- un porteur des années 40-50 à peu près dans le même état, toujours sans vitesses;
- un MBK Trainer en pièces détachées qui attend un coup de propre avant revente, trop grand pour moi;
- un VTT Nakamura qu'un pote m'a prêté;
Et ce cadre B.Carré posé à l'envers au fond, bien piqué par la rouille.
Et puis me dis-je en même temps, je n'ai pas de vélo non plus pour aller faire le con dans les chemins. Le genre roulant sur route mais encore confort sur les chemins, avec du pneu en 32 ou 35.
Je vais donc remonter ce cadre avec un maximum de pièces d'origine plus ce que je trouve en stock, pour un budget mini et un look rat's propre à faire fuir n'importe quel zonard en manque de moyen de transport (un cadavre de pigeon coincé dans les rayons serait un plus). La seule grosse dépense sera une paire de pneus cyclocross pour tâter du caillou quand l'envie se fait sentir.
On va aller au minimum, le cadre sera légèrement poncé pour enlever les aspérités, et ensuite j'hésite: soit polir finement pour avoir du brillant et laisser tel quel (il est stocké à l'abri), soit appliquer un vernis brillant bicomposant, mais je gonfle la note de 20 euros.
Les consommables seront changés tout de même, câbles et gaines, guidoline. Je ne sais pas si on peut trouver de la guidoline grunge.
Je garde les Mafac Racer, les leviers de freins Mafac et le dérailleur arrière Simplex (il y en a à la pelle à l'atelier asso en cas de casse). A l'avant j'ai du Huret un peu plus propre, ou un Falcon qui m'a toujours satisfait.
Je changerai les leviers de vitesse Simplex en plastique pour du métallique, je les trouve trop mous (et laids). J'ai du Simplex SJ alu, du Criterium, du Huret Allvit. Que l'embarras du choix. Le Simplex SJ est 30 grammes plus léger que le Criterium, c'est pas rien. Idéalement j'aurais bien vu des leviers sur potence ou en bout de cintre, mais ça va encore gonfler la note.
Par simplicité je voudrais rester en pédalier double, et puis le 49D est plutôt stylé. Mais il me faut vérifier ce que j'ai comme plateaux 49D/TA en stock. Le petit plateau de 42 dents n'est pas adapté à mes genoux face aux dénivelés du Finistère. Je verrais bien du 48-36 ou un truc du genre. Je partirai sinon sur un Stronglight 99 en 50-40-30. Le dérailleur Falcon encaisse le triple sans sourciller, mais je devrai trouver un nouvel axe de pédalier.
Enfin je ne remonterai pas les garde-boues, ça ne passera pas avec des gros pneus. Reste à espérer qu'il ne pleuve pas trop à Brest. Pour 2023, on est sur la bonne voie, une bonne sécheresse s'annonce déjà.
Première étape, dégrossir au papier de verre 2000 les chancres de rouille pour lisser un peu tout ça. Opération effectuée hier soir qui s'est, ma foi, fort bien passée.
Les boîtier de pédalier et jeu de direction sont en train de trempouiller dans le gasoil et le dérailleur arrière est dans le WD40 (car je ne connais pas la résistance du delrin au gasoil). Ce soir, j'étudie la question de la finition.
Le cadre est étiquetté Bernard Carré, mais n'a pas les fameuses feuilles de saule sur les haubans. Un petit sondage sur TTV m'a redirigé vers Lejeune, et certains points coincident: les raccords tout d'abord, les pattes Campa, et surtout la butée de frein arrière brasée sur le serrage de selle.
Acheté dans un lot parmi lequel il y avait surtout deux pépites pour lesquelles je n'avais que d'yeux - un Singer cadre CNC et un PY10M de toute beauté - je l'ai démonté et remisé au sous-sol en attendant "plus tard".
Episode 2. Il y a deux mois, ma femme s'est fait voler son vélo devant le ciné, en plein après-midi, ledit vélo pourtant attaché à un arceau, et devant la perte financière et affective nous avons commencé à revoir notre façon de faire. Déjà, 2 U valent mieux qu'un. Ensuite, si le vélo reste plus d'un jour à la gare, elle y va avec son vieux Koga Grantour qui ne craint pas grand chose, un U suffit à dissuader vu la valeur de la machine et les emmerdes potentielles à chourrer un biclou à 50 balles.
De mon côté... je suis bien emmerdé. Car je n'ai ni tromblon déglingué, ni demi-course rouillé, ni hollandais cabossé, ni vtt crasseux, à poser à la gare.
Et puis, je les aime tous, mes vélos. Il y a le routier de la famille, 73 ans dans la tribu, avec son histoire, ses balades, ses rires, ses gamelles; il y a celui que j'ai refait de A à Z, peinture comprise, des heures et des heures de travail et de chinage sur internet pour trouver LA pièce d'origine; il y a celui qui m'a été vendu par le neveu, qui habite le quartier d'à côté, et qui porte toujours la plaque du tonton; il y a le Singer/CNC aussi, bah c'est un Singer, con; et puis ma randonneuse de grande série, c'est qu'une randonneuse de grande série mais c'est elle qui me véhicule à travers tout le département au gré de mes envies avec le barda dans les sacoches, avec laquelle je fais mes plus belles balades avec le fiston, alors pas touche ma randonneuse. Et puis c'est de la belle acier tout ça, du Rubis, du Reynolds, du Vitus 888. Et chacun m'a coûté des sous aussi, et du temps, tous roulants comme au premier jour, ce ne sont pas des vélos à 30€, ça c'est le prix d'un pneu.
Bref.
Donc avant de parcourir leboncoin en quête d'une machine roulante à 30 euros (avec les pneus), et avant d'appeler à ma rescousse ma mère qui héberge à 400 km de là un vieux demi-course MBK familial qui n'attend qu'une nouvelle vie, j'ai ouvert la porte de la cave pour voir ce qui peut bien traîner par là.
- un col de cygne Glorius d'avant-guerre à jantes en chapeau de gendarme, qui attend son tour; pas roulable avant un sacré paquet de travaux; et sans vitesses, c'est pas drôle du tout à Brest;
- un porteur des années 40-50 à peu près dans le même état, toujours sans vitesses;
- un MBK Trainer en pièces détachées qui attend un coup de propre avant revente, trop grand pour moi;
- un VTT Nakamura qu'un pote m'a prêté;
Et ce cadre B.Carré posé à l'envers au fond, bien piqué par la rouille.
Et puis me dis-je en même temps, je n'ai pas de vélo non plus pour aller faire le con dans les chemins. Le genre roulant sur route mais encore confort sur les chemins, avec du pneu en 32 ou 35.
Je vais donc remonter ce cadre avec un maximum de pièces d'origine plus ce que je trouve en stock, pour un budget mini et un look rat's propre à faire fuir n'importe quel zonard en manque de moyen de transport (un cadavre de pigeon coincé dans les rayons serait un plus). La seule grosse dépense sera une paire de pneus cyclocross pour tâter du caillou quand l'envie se fait sentir.
On va aller au minimum, le cadre sera légèrement poncé pour enlever les aspérités, et ensuite j'hésite: soit polir finement pour avoir du brillant et laisser tel quel (il est stocké à l'abri), soit appliquer un vernis brillant bicomposant, mais je gonfle la note de 20 euros.
Les consommables seront changés tout de même, câbles et gaines, guidoline. Je ne sais pas si on peut trouver de la guidoline grunge.
Je garde les Mafac Racer, les leviers de freins Mafac et le dérailleur arrière Simplex (il y en a à la pelle à l'atelier asso en cas de casse). A l'avant j'ai du Huret un peu plus propre, ou un Falcon qui m'a toujours satisfait.
Je changerai les leviers de vitesse Simplex en plastique pour du métallique, je les trouve trop mous (et laids). J'ai du Simplex SJ alu, du Criterium, du Huret Allvit. Que l'embarras du choix. Le Simplex SJ est 30 grammes plus léger que le Criterium, c'est pas rien. Idéalement j'aurais bien vu des leviers sur potence ou en bout de cintre, mais ça va encore gonfler la note.
Par simplicité je voudrais rester en pédalier double, et puis le 49D est plutôt stylé. Mais il me faut vérifier ce que j'ai comme plateaux 49D/TA en stock. Le petit plateau de 42 dents n'est pas adapté à mes genoux face aux dénivelés du Finistère. Je verrais bien du 48-36 ou un truc du genre. Je partirai sinon sur un Stronglight 99 en 50-40-30. Le dérailleur Falcon encaisse le triple sans sourciller, mais je devrai trouver un nouvel axe de pédalier.
Enfin je ne remonterai pas les garde-boues, ça ne passera pas avec des gros pneus. Reste à espérer qu'il ne pleuve pas trop à Brest. Pour 2023, on est sur la bonne voie, une bonne sécheresse s'annonce déjà.
Première étape, dégrossir au papier de verre 2000 les chancres de rouille pour lisser un peu tout ça. Opération effectuée hier soir qui s'est, ma foi, fort bien passée.
Les boîtier de pédalier et jeu de direction sont en train de trempouiller dans le gasoil et le dérailleur arrière est dans le WD40 (car je ne connais pas la résistance du delrin au gasoil). Ce soir, j'étudie la question de la finition.