Concours de machines à ROUBAIX

Ce week-end a lieu un événement de toute beauté comme on dit, le concours de machine à Roubaix, avec course en fin de semaine, et exposition des machines et mini salon des artisans du cycle à l'intérieur du vélodrome, à Roubaix. Une occasion rare de discuter avec des artisans passionnés, et de toucher de superbes engins. Je vous renvoie au site internet pour les infos, et ici quelques photos prises en vitesse:

Merci Dougman, cet événement mérite bien d'être relayé en effet.
Sais tu quel est le podium, il me semble que Cyfac est arrivé en tête, devant Victoire, c'est ça ?
Sinon, si tu sais mettre les photos un peu plus grandes, je suis preneur

Pour les photos plus grandes, c'est modifié

Et voici pour les résultats

LE PODIUM
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1er prix
Cyfac International

2ème prix
Victoire

3ème prix
Jolie Rouge Cycles


Prix du meilleur passage de câbles
Cycles Manivelle

Prix du meilleur travail artisanal
Victoire Cycles

Prix du meilleur raccord de selle
Prix du public
Prix des cadreurs
Et meilleure peinture !
Jolie Rouge Cycles

Prix de la meilleure solution de suspension
Cyfac Bicycles

Prix du vélo le plus léger
Prix de la meilleure intégration des bagages
SOUM

Prix de la gagnante de la course
Stolen Garage pilote @fanny.reyer.58

Source : FB Association des Artisans du Cycle

Je ne sais ce qu'ils ont avec victoire cycles... Enfin je ne trouve pas leur vélo particulièrement beau, je préfère les cycles Brevet dommage qu'il ne soit pas cité...

Il n'y avait que des gravel à disques ?

George Abitbol a écrit:Il n'y avait que des gravel à disques ?

Le cahier des charges du concours des machines 2022 ici:
https://www.associationartisansducycle.com/concours-2022-francais

Merci. En effet, fallait du gros pneu...

Merci pour les images! Bel aperçu en attendant les photos officielles.
J'ai un petit faible pour cycle Cadence, peut être encore sous l'influence de leur 1er prix de 21 içi sur leur site

on ne peut pas enlever à Victoire qu'ils ont des réalisations artisanales de tres haut niveau. le prix aussi du coup. mais le soin apporté au detail se paie souvent tres cher. perso je me contente tres bien d'un vélo avec des soudures non polies et une géométrie "basique".
sur leur site il y a le reportage de la réalisation d'un velo acier aux normes de poids UCI (6,8kg).
acier columbus "serie limitée", full campagnolo super record et roues spécifiques. le tout réalisé à la main. c'est le prix d'une voiture le vélo...

à l'opposé, lafraise cycle (l'organisateur de cette année) propose un cadre "sur mesures" à moins de 2000 euros.

Pas donné mais un René Herse ne l'était pas non plus. C'est très bien que l'on puisse encore trouver des artisans cadreurs en France. Si j'avais les moyens je m'offrirais plus volontiers un acier sur mesures qu'un vélo de grande marque connue, fut- il en campa 12 vitesses eps et tout le toutim.

olivcody a écrit:à l'opposé, lafraise cycle (l'organisateur de cette année) propose un cadre "sur mesures" à moins de 2000 euros.

Et en plus tu peux concevoir et souder ton cadre avec lui, je trouve ce concept très sympa.

J'ai été scotché par la finition et la technicité de Avalanche Cycles. J'ai pris en photo l'un de leur raccord en impression 3D métal. Plus classique il y avait Singer, et en équipement un stand de moyeux AIVEE, et Campagnolo. Je suis désolé, je n'ai pas pris beaucoup de photos...
J'ai discuté avec LaFraise, les délais sont immenses, au moins 1 an 1/2, il ne fait que 5-6 cadres par an, il a ralenti. Il lui reste 1 ou 2 places pour un stage brasage de cadre. La machine Cyfac valait aussi le détour, son prix est largement mérité.

Jaime le concours de machine depuis ces débuts.
Mais à mon sens des grosses boites comme Cyfac/Meral ou Victoire n'ont rien à faire sur ce type de concours d'artisanat. Où est l'artisanat quand une équipe de 20 personnes bosse un un projet avec des finances quasi illimité, bureau d'étude, R&D, etc... (il me semble que le victoire avait un derailleur AR Sram Ingrid qui vaut quasi un demi Smic ). Alors qu'à côté de ça il y a des types et des nanas (comme Les Cycles Cattin, Jolie Rouge ou Pariah) qui bossent seul de A à Z avec des moyens financiers limités.
Le concours de machine est organisé par l'association des artisans du cycle. Cyfac/Meral a été un artisan il y a longtemps mais selon moi il y a longtemps qu'il ne l'ai plus au vu des quantité de cadres (les Francis, Louison, Hansel, etc...).
À mes yeux le vrai gagnant du concours c'est Joli Rouge et le public ne s'y est pas trompé !
À savoir aussi que cette la machine de Cyfac est belle mécaniquement parlant mais lors de l'épreuve de la course elle est arrivée dans les dernières avec qui plus ai une assistance au cours de l'épreuve car les pédales misent à l'origine de type speedplay ne tenaient pas les pieds de la pilote dans les zone boueuse !

D'Gé, je te rejoins un peu sur ton analyse, mais tu exagère un peu en comparant Cyfac et Victoire.
J'ai visité les deux l'année dernière pendant le Love Tour (plus d'autres), et l'atelier de Victoire reste quand même assez petit comparé à l'infrastructure dont dispose Cyfac, ainsi que le nombre de personnes. Perso, cette guéguerre de savoir ce qu'on nomme artisan me vole un peu au dessus, ce qui m'intéresse plus, c'est de savoir qui peut (me) réaliser un beau vélo sur mesure.

George Abitbol a écrit:Il n'y avait que des gravel à disques ?

Oui, je plussoie. Où sont les vélos dits "de cyclotourisme". C'était bien le PARIS ROUBAIX Cyclo, qui servait de défouloir à ce concours de machines ?

Je regrette aussi que certains montages soient réalisés avec des éléments hauts de gamme. Certes ça sert de vitrine mais j aimerais plus de réalisation grand public

C'est le principe même du concours de machines, montrer ce que les constructeurs savent faire le mieux. Dans les salons auto même les Dacia sont full option. Pour filer la métaphore si tu regardes les voitures low coast tu restes quand même attiré par les belles italiennes hors de portée !
Cyfac ou Joli Rouge peu m'importe dans le fond. Le vélo sur mesures était moribond mi 2000, ainsi que l'acier. Une nouvelle frange de consommateurs a vu le jour privilégiant la durabilité et le contact avec le fabricant. Les cadreurs avaient presque tous disparu, une partie lors de l'arrivée de l'aluminium et du soudage tig, et l'autre partie avec l'arrivée de l'or noir. Puis la pratique a changé, le voyage à vélo s'est développé, les pratiques ont évolué. Et même si ce forum ne parle pas de prix l'envolée du prix du vélo fait réfléchir.
Aujourd'hui pour le prix du cadre d'Alaphilippe fabriqué en Chine il est possible d'avoir un Berthoud complet. Un cadre sur mesures, surtout une randonneuse avec tous les supports brasés peut demander jusqu'à une vingtaine d'heures de travail. L'industriel n'a jamais été aussi cher.

edit: je supprime mon post qui va pourir ce sujet qui temoigne de beaux vélos. on pourra toujours echanger ailleurs sur nos points de vue

Pour ce qui est des coûts de production en France je m'inscris en faux. L'Asie a pris le dessus en proposant des articles qualitatifs et moins chers . En 1992, proposer un Gitane en 3 tubes 999 équipé très basiquement au prix d'un Giant au cadre bien plus qualitatif et monté entièrement en Shimano n'a pas aidé Cycleurop à sortir la tête de l'eau.
Quand l'aluminium est arrivé nos artisans n'ont pas pu suivre. Et le carbone très à la mode nécessite pour un ouvrier habitué une grosse demi-heure pour confectionner un cadre. Nous ne pouvons être concurrentiels sur les premiers prix. Un calcul simple à partir d'une série de tubes pas nécessairement hauts de gamme et plusieurs heures de main d'oeuvre nous fait vite atteindre 1300 ou 1400 € pour un cadre assez basique. En y ajoutant le prix d'un groupe négocié au prix fort et des périphériques nous arrivons à un prix que peu de personnes acceptent de mettre pour un vélo relativement basique. Passer au sur mesure nécessite 4 heures minimum de travail en plus, s'il faut intégrer des tubes pour des passages internes et des oeillets. Rajouter encore pour des tubes plus qualitatifs et nous arrivons aux tarifs pratiqués par les cadreurs comme La Fraise ou Joli rouge. Mais avec moins de 10 vélos par an il n'est pas facile d'en vivre . La démarche Méral ou Distance est semi industrielle mais permet d'envisager la survie. Certains n'ont pas eu cette chance comme Julie Racing et d'autres pourtant doués.

je pense que ce qui a aussi tué l'industrie française c'est le manque de produits bon marché. pour reprendre l'exemple de dacia, on a vu Lorsque la marque a été relancée par renault l'engouement pour les choses simples et robustes (Duster en tête).
"on" nous a fait croire que la france devait produire du haut de gamme car le marché était pris par l'asie alors qu'on s'aperçoit que produire en France n'est pas plus cher apres economie des frais de transport et intermédiaires.

Je ne suis pas d'accord avec cette analyse. Jusque dans les années 70 la France produisait des milliers de vélos, et en valeur absolue un bon vélo français ça ne coûtait pas si cher.
Ce qui a flingué l'industrie du vélo ce sont les hypermarchés qui ont fait du vélo un produit d'appel au même titre que le carburant. Ils vendaient moins cher de 20 ou 30 % que les vélocistes des vélos fabriqués dans un premier temps en France puis ont ensuite sous-traité en Asie, jusqu'à proposer des vélos quasiment "A usage unique", tout acier et difficilement réparables. Les hypers ne faisaient évidemment pas de réparations, au grand dam des acheteurs. Face à cette concurrence et à l'effondrement du marché du cyclomoteur (MOTOBECANE est resté longtemps premier constructeur de deux roues grâce à ses mobs..), les vélocistes ont mis la clé sous la porte. Dans les années 70 on comptait au moins un vélociste pour 1000 habitants.
Le fait de proposer des vélos moins cher n'a donc en rien dopé le marché du vélo.

L'arrivée du VTT aurait pu sauver le marché mais les premiers VTT étaient assez basiques, eux aussi proposés par les hypers et hormis quelques sportifs qui voulaient diversifier leur activité, notamment l'hiver, ce type de vélo n'a pas séduit le grand public car il n'était pas adapté aux besoins des français.

A l'époque il aurait fallu faire du vélo citadin, pour inciter les français à voir le vélo comme un véritable moyen de locomotion et pas uniquement un instrument de loisirs. La prise de conscience est récente et on voit dans les métropoles des gens qui roulent sur des vélos à 500 ou 1000 balles, ça prouve qu'ils sont prêts à payer. Certains raquent 1000 euros pour un téléphone portable, ils n'ont pas de mal à allonger l'artiche pour se payer un beau vélo.

Si en France on avait eu assez tôt une politique orientée vers le vélo urbain, avec construction de pistes cyclables, parkings sécurisés et tutti quanti, on serait plus nombreux à rouler en vélo plutôt qu'en bagnole.

Dans les années 70 Michel CREPEAU, maire de la Rochelle, a instauré un système de location de vélos dans sa ville, pensant qu'ils intéresseraient uniquement les touristes, et se sont les rochelais qui se sont appropriés ce moyen de transport, ce qui démonte que quand l'offre existe les gens sont prêts à s'y rallier.

Concernant la guéguerre entre les constructeurs ou "artisans", finalement on s'en fout. L'essentiel c'est qu'il existe en France des gens qui perpétuent un savoir faire en matière de construction de vélo, et surtout qu'ils puissent en vivre....

Hélas cette année encore je n'ai pas pu m'y rendre.

De belles photos sur la page Facebook de Créa Lens https://www.facebook.com/CreaLensFilm